Verbe ne pas avoir confiance en quelque chose CodyCross Tout comme vous, nous aimons jouer au jeu CodyCross. On peut bien sĂ»r toujours se confier avec honnĂȘtetĂ© auprĂšs d’un autre collĂšgue, mais les commĂšres salissent la vie privĂ©e et violent la confidentialitĂ©. Le manque de confiance en soi est un obstacle majeur Ă  une vie Ă©panouie, vibrante et entreprenante. Les
1Au sens strict du terme, la confiance renvoie Ă  l’idĂ©e qu’on peut se fier Ă  quelqu’un ou Ă  quelque chose. Le verbe confier du latin confidere cum, avec » et fidere fier » signifie, en effet, qu’on remet quelque chose de prĂ©cieux Ă  quelqu’un, en se fiant Ă  lui et en s’abandonnant ainsi Ă  sa bienveillance et Ă  sa bonne foi. L’étymologie du mot montre par ailleurs les liens Ă©troits qui existent entre la confiance, la foi, la fidĂ©litĂ©, la confidence, le crĂ©dit et la croyance. Depuis la ModernitĂ© pourtant – et la fin du modĂšle thĂ©ologico-politique qui pensait la confiance en termes de foi en Dieu –, nombreux sont ceux qui prĂ©fĂšrent concevoir la confiance comme un mĂ©canisme de rĂ©duction des risques, ou encore comme le fruit d’un calcul rationnel, en laissant de cĂŽtĂ© ce qui nous paraĂźt ĂȘtre une composante essentielle de notre confiance le fait qu’elle place d’emblĂ©e celui qui fait confiance dans un Ă©tat de vulnĂ©rabilitĂ© et de dĂ©pendance. Il ne s’agit pas de croire que la confiance doive ĂȘtre absolue et aveugle, ou que les autres soient toujours fiables et dignes de confiance. Mais il ne s’agit pas non plus de penser que la seule confiance digne de ce nom soit ce qu’aujourd’hui on appelle couramment la self-estime », une forme d’assurance qui permettrait Ă  ceux qui en sont pourvus de ne dĂ©pendre de personne. Certes, sans confiance en soi, rien n’est possible. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut aussi s’ouvrir aux autres, construire un espace de partage, bĂątir avec autrui un projet commun. Pourtant, la confiance en soi relĂšve aussi de la capacitĂ© Ă  crĂ©er des liens. Pour cela, il faut pouvoir aussi croire aux autres, leur faire confiance et accepter le risque de la dĂ©pendance. C’est pourquoi la confiance – nous allons chercher Ă  le montrer – n’est jamais neutre ». Elle est Ă  la fois fondamentale et dangereuse. Elle est fondamentale car, sans confiance, il serait difficile d’envisager l’existence mĂȘme des relations humaines – des rapports de travail jusqu’à l’amitiĂ© ou bien l’amour. Sans confiance, on ne pourrait mĂȘme pas envisager l’avenir et chercher Ă  bĂątir un projet qui se dĂ©veloppe dans le temps. Comme l’expliquent un bon nombre de travaux en sciences sociales, c’est la confiance qui rend possible le dĂ©veloppement de la socialitĂ© [1] et le fonctionnement de la dĂ©mocratie [2]. Mais la confiance est aussi dangereuse, car elle implique toujours le risque que le dĂ©positaire de notre confiance ne soit pas Ă  la hauteur de nos attentes ou, pire encore, qu’il trahisse dĂ©libĂ©rĂ©ment la confiance que nous lui faisons. Lorsque nous faisons confiance Ă  quelqu’un, il nous arrive de croire en lui, sans savoir exactement pourquoi, ou du moins sans pouvoir expliquer les raisons exactes de notre confiance. Mais comment expliquer ce saut » dans le vide ? N’y a-t-il pas lĂ  le risque de glisser dangereusement de la confiance Ă  la crĂ©dulitĂ© ?Confiance et coopĂ©ration2D’un certain point de vue, les ĂȘtres humains aspirent tous Ă  vivre dans un monde certain et stable, dans un univers oĂč la confiance et la bonne foi dĂ©terminent la conduite de ceux qui les entourent ils souhaitent pouvoir compter sur les autres, prĂ©voir leurs comportements et avoir des points de repĂšre. Cela explique qu’ils aient progressivement dĂ©cidĂ© de rĂ©gulariser et de formaliser un certain nombre de conduites et d’attitudes, ainsi que d’institutionnaliser les contrats. Conclure une alliance ou promettre quelque chose, en effet, est une maniĂšre de rendre prĂ©visible et maĂźtrisable le futur, soit parce que l’on s’engage envers un tiers Ă  faire quelque chose, soit parce que quelqu’un nous assure de sa parole. D’oĂč l’importance de la confiance rĂ©ciproque, la confiance Ă©tant, comme l’explique Georg Simmel, l’une des forces de synthĂšse les plus importantes au sein de la sociĂ©tĂ© [3] ». S’il n’y avait pas une confiance gĂ©nĂ©ralisĂ©e entre ses membres, en effet, la sociĂ©tĂ© pourrait se dĂ©sintĂ©grer. C’est ainsi que Hume, analysant la confiance que met en jeu une promesse acceptĂ©e ou un contrat, explique dĂ©jĂ  qu’ĂȘtre loyal et honorer ses promesses reprĂ©sente une vĂ©ritable obligation celui qui promet se lie Ă  l’avance et s’engage Ă  rĂ©pondre de ses actions dans le futur ; en promettant, il accepte implicitement qu’on lui demande des comptes plus tard sur la maniĂšre dont il aura rĂ©alisĂ© sa promesse ; il donne sa parole Ă  quelqu’un d’autre et contracte, par lĂ , une certaine obligation en autorisant autrui, par la suite, Ă  exiger de lui des actions, des conduites, des prestations. En disant je promets », pour Hume, non seulement j’invite autrui Ă  me faire confiance, mais je l’invite aussi Ă  ruiner ma rĂ©putation si je manque Ă  ce que j’ai promis EnquĂȘte sur les principes de la morale, III, III, 3. Manquer systĂ©matiquement Ă  la parole donnĂ©e signifie d’ailleurs mettre en danger l’existence mĂȘme de la sociĂ©tĂ©. Montaigne le dit bien Notre intelligence se conduisant par la seule voye de la parole, celuy qui la fauce, trahit la sociĂ©tĂ© publique. C’est le seul util par le moien duquel se communiquent nos volontĂ©s et nos pensĂ©es, c’est le truchement de notre Ăąme s’il nous faut, nous ne nous tenons plus, nous ne nous entreconnoissons plus. S’il nous trompe, il rompt tout notre commerce et dissoult toutes les liaisons de notre police » Essais, II, 18. Mais peut-on rĂ©ellement utiliser ce cadre conceptuel lorsqu’on s’interroge sur la nature et la place de la confiance Ă  l’intĂ©rieur de relations affectives comme l’amitiĂ© et l’amour ? Peut-on rĂ©ellement parler de rĂšgles de l’honneur et de la probitĂ©, ou encore d’honnĂȘtetĂ© et d’intĂ©gritĂ© lorsqu’on sait bien que les sentiments sont toujours soumis aux intermittences du cƓur ?De nombreuses Ă©tudes contemporaines sur la confiance se focalisent sur la question de sa rationalitĂ© et cherchent ainsi Ă  rĂ©duire la confiance Ă  une forme de relation rationnelle entre agents moraux. C’est dans ce cadre que s’inscrivent notamment les travaux de Diego Gambetta et de Russel Hardin [4]. S’appuyant sur la thĂ©orie du choix rationnel – qui vise Ă  expliquer la conduite humaine en analysant les motivations en termes d’intĂ©rĂȘts personnels – ces auteurs considĂšrent que l’on ne fait confiance que lorsqu’on attend, en retour, une action avantageuse pour soi. Ce qui revient Ă  dire que la confiance est le rĂ©sultat d’un calcul rationnel qu’on peut faire Ă  partir du moment oĂč l’on arrive Ă  rĂ©unir un certain nombre d’informations concernant le dĂ©positaire Ă©ventuel de notre confiance, ainsi que les consĂ©quences probables de notre acte de confiance. La confiance s’en trouve ainsi dĂ©finie comme un certain niveau de probabilitĂ© subjective », ce qui devrait permettre Ă  un individu de croire que l’autre accomplira ce qu’il attend de lui. Faire confiance Ă  quelqu’un signifierait dĂšs lors envisager la possibilitĂ© d’une coopĂ©ration. Ce qui est d’autant plus crĂ©dible si l’on cherche Ă  saisir les motivations qui peuvent pousser le destinataire de la confiance Ă  se montrer digne » de la confiance reçue. Pour Hardin, en effet, il faut toujours prendre en compte l’intĂ©rĂȘt qu’aurait le bĂ©nĂ©ficiaire de la confiance Ă  s’en montrer digne. Ce qui amĂšne le sociologue Ă  proposer une thĂ©orie de la confiance fondĂ©e sur l’idĂ©e d’intĂ©rĂȘts enchĂąssĂ©s encapsula- ted interests je fais confiance Ă  quelqu’un si j’ai des raisons de croire qu’il sera dans l’intĂ©rĂȘt de cette personne de se montrer digne de confiance, de maniĂšre appropriĂ©e et au moment opportun. Ma confiance repose alors sur le fait que mes propres intĂ©rĂȘts sont enchĂąssĂ©s dans les intĂ©rĂȘts de l’autre elle dĂ©pend du fait que le bĂ©nĂ©ficiaire de ma confiance conçoit mes intĂ©rĂȘts comme Ă©tant partiellement les siens [5]. Pour Hardin, un enchĂąssement de ce genre peut se rĂ©aliser pour diffĂ©rentes raisons, en particulier afin de perpĂ©tuer la relation existante entre deux ou plusieurs partenaires, comme il arrive dans le cas d’une amitiĂ© ou d’une relation amoureuse, ou encore afin de prĂ©server sa propre rĂ©putation dans les rapports Ă  autrui. Mais si ĂȘtre digne de confiance est trĂšs important dans le cadre d’une amitiĂ© ou d’une relation amoureuse, et peut en partie expliquer la confiance qu’on reçoit, sommes-nous rĂ©ellement sĂ»rs que la confiance qui fonde des relations d’amours ou d’amitiĂ© se rĂ©sume rĂ©ellement Ă  un simple enchĂąssement d’intĂ©rĂȘt » ? N’y a-t-il pas toujours, dans le cas de l’amour ou de l’amitiĂ©, des Ă©lĂ©ments affectifs qui Ă©chappent au calcul risques-bĂ©nĂ©fices, et plus gĂ©nĂ©ralement aux composantes cognitives de la confiance sur lesquelles insistent des auteurs comme Diego Gambetta et Russel Hardin ? N’y a-t-il pas une diffĂ©rence irrĂ©ductible entre le fait de se fier Ă  » ou de compter sur » – ce qu’en anglais on dĂ©signe par le terme de reliance – et la confiance trust ?Le saut » dans le vide3Le premier Ă  avoir analysĂ© de façon systĂ©matique la prĂ©sence, dans la confiance, d’une composante autre que cognitive est le sociologue Georg Simmel. Pour lui, la confiance est sans aucun doute une forme de savoir sur un ĂȘtre humain », mais ce savoir englobe toujours une part d’ignorance Celui qui sait tout n’a pas besoin de faire confiance, celui qui ne sait rien ne peut raisonnablement mĂȘme pas faire confiance [6]. » C’est pourquoi on ne peut comprendre la confiance sans imaginer l’existence d’un moment autre » qui accompagne le moment cognitif » On “croit” en une personne, sans que cette foi soit justifiĂ©e par les preuves que cette personne en est digne, et mĂȘme, bien souvent, malgrĂ© la preuve du contraire [7]. » Simmel relie ainsi directement le concept de confiance Ă  celui de foi, en soulignant le fait que souvent, dans les relations humaines, on a tendance Ă  croire en quelqu’un » sans savoir exactement pourquoi, ou du moins sans pouvoir expliquer les raisons exactes de cette croyance. Il arrive pourtant que, sans en connaĂźtre les motifs, le moi s’abandonne en toute sĂ©curitĂ©, sans rĂ©sistance, Ă  sa reprĂ©sentation d’un ĂȘtre se dĂ©veloppant Ă  partir de raisons invocables, qui cependant ne la constituent pas [8] ». Mais pourquoi le moi s’abandonnerait-il en toute sĂ©curitĂ©, indĂ©pendamment des raisons objectives qui pourraient expliquer la confiance qu’on a en quelqu’un ? Lorsqu’on s’abandonne en toute sĂ©curitĂ© n’y a-t-il pas le risque qu’on soit trahi ? Quels liens existent entre confiance et trahison ? 4De nombreuses difficultĂ©s inhĂ©rentes au concept de confiance dĂ©pendent du fait qu’il ne semble pas y avoir une coĂŻncidence entre la confiance trust et le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un reliance, sur une personne dont les propriĂ©tĂ©s permettent objectivement de dire qu’il s’agit bien d’une personne fiable » reliable. Un individu peut en effet ĂȘtre considĂ©rĂ© comme fiable Ă  partir du moment oĂč il possĂšde un certain nombre de compĂ©tences techniques et morales. Un mĂ©decin, par exemple, est fiable Ă  partir du moment oĂč il semble maĂźtriser son mĂ©tier il montre une compĂ©tence technique qui le rend capable d’un bon diagnostic ; il sait quel genre d’examens il doit prescrire Ă  son patient ; il connaĂźt les mĂ©dicaments indiquĂ©s pour une infection particuliĂšre, etc. Il est aussi fiable lorsqu’il se montre Ă  la hauteur des attentes de ses patients, en Ă©tant Ă  leur Ă©coute, en leur laissant la possibilitĂ© de se plaindre, en leur proposant des soins sans pour autant les leur imposer, etc. ce qu’on appelle des compĂ©tences morales. Est-ce que l’on peut pour autant rĂ©duire la confiance au simple constat de toutes ces compĂ©tences ? 5En rĂ©alitĂ©, rien n’est moins sĂ»r. On peut compter sur » ce mĂ©decin sans pour autant lui faire vĂ©ritablement confiance, c’est-Ă -dire sans ĂȘtre capable de s’abandonner Ă  lui en toute sĂ©curitĂ©. Quelqu’un de fiable et sur qui nous pouvons compter peut nous dĂ©cevoir, notamment lorsqu’il ne remplit pas correctement son rĂŽle et qu’il ne rĂ©pond pas Ă  nos attentes. Mais il ne peut pas nous trahir. Tout simplement parce que nous ne nous sommes pas rendus vulnĂ©rables face Ă  lui. Et vice versa nous pouvons avoir confiance en quelqu’un et nous rendre vulnĂ©rables devant lui, en acceptant de dĂ©pendre de sa bienveillance, sans que rien ne justifie notre confiance en lui. Il peut toujours arriver que, en dĂ©pit de nombreux signes qui indiquent qu’une personne n’est pas tout Ă  fait fiable, on continue Ă  avoir confiance en elle. Il se peut, par exemple, qu’un ami nous ait dĂ©jĂ  fait faux bon Ă  plusieurs reprises ; peut-ĂȘtre, Ă  chaque fois, s’est-on jurĂ© de ne jamais plus compter sur lui. Pourtant, il peut nous arriver d’oublier ses dĂ©faillances et de continuer Ă  avoir confiance en lui ; nous n’arrĂȘtons pas d’espĂ©rer que le bien que nous pouvons tirer de cette relation l’emporte sur la crainte du mal possible. 6Certes, il ne s’agit pas, ici, de nier tout lien entre la reliance le fait de compter sur quelqu’un de fiable et la confiance proprement dite trust. Souvent entre le sentiment de confiance, et donc la certitude qu’on a de pouvoir compter sur quelqu’un, et la confiance, il y a continuitĂ©. Ce qui amĂšne le philosophe Simon Blackburn Ă  parler de la reliance comme d’une sorte de base austĂšre » de la confiance [9]. La fiabilitĂ© de quelqu’un, qu’on peut constater au fur et Ă  mesure qu’on frĂ©quente une personne et qu’on connaĂźt ses qualitĂ©s et ses compĂ©tences, peut alors nous amener progressivement Ă  lui faire confiance. Surtout si l’on arrive Ă  instaurer un vrai dialogue avec cette personne et Ă  lui dĂ©clarer qu’on se fie Ă  elle Ă  partir du moment oĂč nous dĂ©clarons Ă  quelqu’un notre intention de compter sur lui, cette personne peut elle-mĂȘme se sentir motivĂ©e par nos attentes et s’engager dans un processus au bout duquel la confiance rĂ©ciproque peut enfin surgir. Pourtant, en dĂ©pit de tout, la confiance ne dĂ©pend pas directement de notre volontĂ© d’avoir confiance elle n’est pas le fruit d’une connaissance objective ; elle ne se fonde pas sur des standards quantifiables. De mĂȘme qu’elle ne peut ĂȘtre exigĂ©e, la confiance ne se dĂ©crĂšte pas. On fait confiance ou non avec des degrĂ©s variĂ©s de conscience Quand je fais confiance Ă  quelqu’un, je dĂ©pends de sa bonne volontĂ© Ă  mon Ă©gard, Ă©crit Annette Baier. Je n’ai besoin ni de la reconnaĂźtre ni de croire que quelqu’un l’ait sollicitĂ©e ou reconnue, car il y a des choses comme la confiance inconsciente, la confiance non voulue, ou encore la confiance dont celui en qui on a confiance n’est pas conscient [10]. »Dans la confiance, il y a toujours une dimension inexplicable qui renvoie Ă  la toute premiĂšre expĂ©rience de confiance qu’on a eue avec ses parents lorsqu’on Ă©tait enfant. La confiance est liĂ©e Ă  la nature mĂȘme de l’existence humaine, au fait que nous ne sommes jamais complĂštement indĂ©pendants des autres et autosuffisants, mĂȘme lorsque nous avons la possibilitĂ© d’atteindre un certain degrĂ© d’autonomie morale. D’oĂč l’importance de ne pas oublier le rĂŽle de la confiance dans les relations entre les parents et les enfants, Ă  un moment de la vie oĂč les adultes reçoivent un appel de confiance absolue de la part de leurs enfants et doivent ĂȘtre capables, pour les rendre autonomes, de recevoir cette confiance sans la trahir. La confiance des enfants est totale, indĂ©pendamment de la fiabilitĂ© » des adultes. Ce qui explique non seulement leur vulnĂ©rabilitĂ© absolue, mais aussi la grande responsabilitĂ© des parents. Ce n’est que lorsqu’un enfant est reconnu dans ses besoins et accueilli au sein de la famille, qu’il peut commencer Ă  grandir et Ă  devenir autonome, tout en acceptant la fragilitĂ© Ă  laquelle l’expose sa confiance. Comme l’explique Laurence Cornu, les marques de confiance faite instituent l’enfant comme “nouveau-venu” construisant son histoire. Elles constituent des moments qui font Ă©vĂ©nements et avĂšnement, oĂč l’adulte prend le risque de retirer son aide le soutien, l’accompagnement, les roulettes du vĂ©lo, en s’étant assurĂ© que “ça tient”, mĂ©fiance bien employĂ©e, et en assurant l’autre qu’il est capable de “se tenir” [11]. »C’est dans ce mĂȘme cadre que s’inscrit aussi l’analyse de Lars Hertzberg, lorsqu’il explique la diffĂ©rence qui existe entre le fait de compter sur quelqu’un de fiable et la confiance qu’on fait ou qu’on donne Ă  quelqu’un, indĂ©pendamment de ses compĂ©tences spĂ©cifiques, en s’appuyant sur l’expĂ©rience de l’apprentissage lorsqu’on fait confiance Ă  son enseignant on n’exerce pas de jugement Ă  son sujet ; celui qui apprend n’a en principe aucune preuve de la fiabilitĂ© ou de la non-fiabilitĂ© de son enseignant dans la matiĂšre en question [12] ». C’est d’ailleurs parce qu’il fait confiance Ă  son enseignant sans connaĂźtre ses compĂ©tences qu’un Ă©lĂšve peut facilement ĂȘtre trahi. La position qu’occupe l’enseignant vis-Ă -vis de ses Ă©lĂšves, de mĂȘme que celle qu’occupent les parents face Ă  leurs jeunes enfants, donne au bĂ©nĂ©ficiaire de la confiance un pouvoir considĂ©rable. En mĂȘme temps, c’est parce que cette confiance inconditionnelle est lĂ , que le rapport entre parents et enfants de mĂȘme que celui entre les enseignants et leurs Ă©lĂšves peut aussi permettre aux acteurs plus vulnĂ©rables d’évoluer et de grandir, de dĂ©couvrir le monde et de se dĂ©couvrir eux-mĂȘmes. C’est pourquoi ce genre de relations permet bien de comprendre les mĂ©canismes de la confiance. Elle engendre des relations fortes oĂč la dĂ©pendance et la fragilitĂ© se mĂȘlent toujours Ă  la possibilitĂ© d’une transformation du moi et Ă  la dĂ©couverte d’un autre rapport au monde [13]. Mais elle permet aussi d’établir un autre rapport au temps, notamment Ă  l’avenir, en donnant la possibilitĂ© de croire que l’espace des possibles est toujours ouvert Ă  la diffĂ©rence de la peur qui porte chacun Ă  s’enfermer Ă  l’intĂ©rieur d’un univers clos, oĂč rien n’est plus possible, la confiance permet de sortir de la paralysie et de contourner les obstacles. MĂȘme si elle ne nous met pas Ă  l’abri de la dĂ©ception ou, pire encore, de la trahison – car le seul fait d’avoir confiance en quelqu’un implique que le bĂ©nĂ©ficiaire de notre confiance peut exercer un certain pouvoir sur nous –, la confiance s’oppose directement aux impasses de la peur-panique que connaissent aujourd’hui beaucoup de personnes. Le problĂšme, en effet, est que les sociĂ©tĂ©s occidentales semblent aujourd’hui clivĂ©es entre, d’une part, une valorisation de la toute-puissance de la volontĂ© et, d’autre part, une peur obsĂ©dante de tout ce qui Ă©chappe, ou semble Ă©chapper, au contrĂŽle. D’un cĂŽtĂ©, on pense pouvoir tout maĂźtriser, au point de culpabiliser ceux qui Ă©chouent, le manque de contrĂŽle Ă©tant l’indice d’une regrettable dĂ©faillance qu’il faut, tĂŽt ou tard, corriger. De l’autre, on craint l’irruption de l’inattendu on a tellement peur du futur qu’on envisage toute sorte de comportements compulsifs destinĂ©s Ă  neutraliser ce qu’on perçoit comme dangereux. Mais les comportements compulsifs visant Ă  combattre la peur ne font souvent qu’engendrer une angoisse encore plus grande. Le mĂ©canisme n’a alors de cesse de s’autoalimenter, dans une escalade progressive de la peur. Dans un tel contexte, la confiance peut intervenir pour casser ce cercle vicieux, en rĂ©introduisant dans le monde la possibilitĂ© de l’espoir, en poussant chacun Ă  parier de nouveau sur soi-mĂȘme, sur les autres et, plus gĂ©nĂ©ralement, sur l’ et trahison7La confiance humaine contient en elle-mĂȘme le germe de la trahison [14] » et se nourrit tout d’abord des faiblesses et des dĂ©faillances des uns et des autres. Avoir confiance en quelqu’un ne signifie pas pouvoir s’appuyer complĂštement sur cette personne ou attendre Ă  tout moment son aide et son soutien. Avoir confiance, c’est admettre la possibilitĂ© du changement, de la trahison, du revirement. D’un certain point de vue, en effet, confiance et trahison sont intimement liĂ©es. Non seulement la confiance que je peux avoir en un autre n’exclut pas la possibilitĂ© que celui-ci me trahisse, mais c’est aussi justement parce que j’ai confiance en quelqu’un que je peux ĂȘtre trahi par celui-ci c’est le mari qui trompe sa femme ; c’est un proche qui trahit l’ami ; c’est le patriote qui trahit sa patrie. La trahison et l’infidĂ©litĂ© interviennent toujours Ă  l’intĂ©rieur d’un rapport qui se fonde sur la confiance. Certes, Ă  chaque fois qu’elle a lieu, la trahison surprend et blesse, ne serait-ce que parce qu’elle surgit justement Ă  l’intĂ©rieur d’un rapport de confiance. Et cela, indĂ©pendamment de la raison pour laquelle on fait confiance, ainsi que des qualitĂ©s de celui en qui l’on a confiance. Mais confiance et trahison sont, chacune Ă  sa façon, une manifestation d’humanitĂ© l’ĂȘtre humain a besoin de confiance, mais il n’échappe jamais durablement Ă  ses faiblesses. 8Fonder les rapports humains sur la confiance ne signifie pas croire qu’on pourra un jour trouver quelqu’un d’incapable de nous dĂ©cevoir, ni, non plus, qu’on sera capable de ne jamais dĂ©cevoir. Il ne s’agit pas de se croire Ă  l’abri de la trahison. En tant qu’ĂȘtres humains, il nous est impossible de ne pas dĂ©sirer ou ĂȘtre dĂ©sirĂ©s, sĂ©duire ou ĂȘtre sĂ©duits, duper ou ĂȘtre dupĂ©s, fuir ou abĂźmer les choses. Comme l’écrit Kant dans la MĂ©taphysique des mƓurs Ă  propos de l’amitiĂ©, elle est la pleine confiance que s’accordent deux personnes qui s’ouvrent rĂ©ciproquement l’une Ă  l’autre de leurs jugements secrets et de leurs impressions » Doctrine de la vertu, I, II, 47. C’est pourquoi elle permet souvent de se rĂ©vĂ©ler sans faussetĂ©. En mĂȘme temps, les hommes ont tous des faiblesses qu’ils doivent cacher mĂȘme Ă  leurs amis. Il ne peut y avoir de confiance complĂšte qu’en matiĂšre d’intentions et de sentiments, mais la convenance nous commande de dissimuler certaines faiblesses [15] ». MĂȘme si le fait de faire confiance Ă  une personne implique toujours une certaine forme de dĂ©pendance Ă  l’égard des compĂ©tences et de la bonne volontĂ© de cette personne, il existe une diffĂ©rence essentielle entre la confiance aveugle d’un enfant et la confiance que l’on apprend Ă  avoir en l’autre lorsqu’on a la possibilitĂ© de devenir autonome. C’est une chose, en effet, de dĂ©pendre complĂštement de quelqu’un et de s’abandonner totalement Ă  sa volontĂ© et Ă  sa bienveillance ; c’en est une autre d’accepter la vulnĂ©rabilitĂ© dans laquelle nous place le fait mĂȘme d’avoir confiance en quelqu’un, tout en sachant que l’autre peut ne pas rĂ©pondre Ă  nos attentes, qu’il peut ne pas ĂȘtre lĂ , qu’il peut aussi, parfois, abuser de notre toute la diffĂ©rence entre les enfants et les adultes, s’il y a eu la possibilitĂ©, pour l’enfant, d’apprendre Ă  exister par et pour lui-mĂȘme. Mais c’est aussi la diffĂ©rence qui existe entre une conception de la confiance bĂątie uniquement Ă  partir du modĂšle de la foi en Dieu et une conception de la confiance qui prend en compte le fait que les ĂȘtres humains ne sont pas totalement fiables. Avoir confiance, ce n’est pas jouir d’une assurance totale. A la diffĂ©rence de Dieu, l’homme est imprĂ©gnĂ© de finitude. Transposer le modĂšle d’alliance entre Dieu et son peuple aux relations humaines revient Ă  tomber dans le piĂšge de croire que l’homme peut, comme Dieu, ĂȘtre sans failles et sans limites. C’est confondre deux ordres de rĂ©alitĂ©, alors que la foi – c’est-Ă -dire la confiance absolue en un ĂȘtre totalement fiable – ne saurait avoir le mĂȘme statut que la confiance en l’homme. Toute dĂ©marche humaine est une dĂ©marche de vĂ©racitĂ© » et non pas de vĂ©ritĂ© » Seul le Christ est tout entier dans la vĂ©ritĂ©, Ă©crit VĂ©ronique Margron. Ainsi, dans la fidĂ©litĂ© Ă  nos affections, nos amours, il ne s’agit pas de ne pas changer, de demeurer figĂ© dans une maniĂšre d’ĂȘtre, d’aimer. Car c’est alors la mort qui rĂŽde. Le dĂ©sir [
] ce n’est jamais sans surprises. Espace ouvert confiĂ© Ă  des intentions pour la fidĂ©litĂ©, Ă  des nouvelles maniĂšres de se signifier [16]. » A la diffĂ©rence de la foi, la confiance n’est jamais un pur don » elle est quelque chose que l’on construit, pour soi et pour l’autre ; quelque chose que l’on fait » et que, parfois, l’on dĂ©fait ». C’est pourquoi, mĂȘme pour un croyant, elle ne peut se concevoir sur le modĂšle de l’alliance entre Dieu et les hommes, sauf Ă  s’entretenir dans l’illusion de vivre encore dans un Eden oĂč l’on ne ferait qu’un avec Dieu au sein d’une confiance primordiale capable de nous offrir une protection contre notre propre ambivalence. La confiance entre les ĂȘtres humains surgit Ă  partir du moment oĂč l’on s’efforce d’habiter et de sĂ©journer dans un lieu de transit, dans l’espace du va-et-vient de la rencontre. Certes, elle ne peut se dĂ©velopper que dans un monde intelligible, dans un rĂ©seau de significations fondatrices – l’expĂ©rience faite pendant l’enfance d’un point d’appui, de l’amour des parents. Mais elle ne peut survivre que lorsqu’on accepte que chaque personne ait ses zones d’ombre et ses faiblesses. La confiance naĂźt du lien – les tout premiers liens, les liens avec les parents et les proches. Mais sa vĂ©ritable force rĂ©side dans le fait que, mĂȘme si elle demeure Ă  jamais fragile, elle engendre toujours du lien. Notes [1] Voir notamment Niklas Luhmann, La Confiance. Un mĂ©canisme de rĂ©duction de la complexitĂ© sociale, Economica [1973], 2006 et Antony Giddens, The Consequences of Modernity, Cambridge, Polity Press, 1990. [2] Cf. Piotr Sztompka, Trust. A Sociological Theory, Cambridge, Cambridge University Press, 1999 ; Philippe Pettit, Le RĂ©publicanisme, Gallimard, 2004. [3] Georg Simmel, Sociologie. Etude sur les formes de la socialisation, PUF, 1999. [4] Diego Gambetta, Trust. The Making and Breaking of Cooperative Relations, Oxford, Blackwell, 1988 ; Russel Hardin, Trust and Trustworthiness, New York, Russel Sage, 2002. [5] Russel Hardin, CommunautĂ©s et rĂ©seaux de confiance », dans A. Ogien, L. QuĂ©rĂ© Ă©d., Les Moments de la confiance, Economica, 2006, p. 91. [6] Georg Simmel, Sociologie. Etude sur les formes de la socialisation, op. cit., p. 355. [7] Ibid., p. 356. [8] Georg Simmel, Philosophie de l’argent, PUF, 1987, p. 197. [9] Simon Blackburn, Trust, Cooperation and Human Psychology », dans V. Braithwaite, M. Levi ed., Trust and Gover-nance, Nex York, Russel Sage, 1998, p. 32. [10] Annette Baier, Trust and Anti-Trust », Ethics, 96, 2, 1986, p. ligne [11] Laurence Cornu, La confiance comme relation Ă©mancipatrice », dans A. Ogien, L. QuĂ©rĂ© Ă©d., Les Moments de la confiance, op. cit., p. 175. [12] Lars Hertzberg, On the Attitude of Trust », Inquiry, 31, 3, 1988, citĂ© par L. QuĂ©rĂ©, Confiance et engagement », dans A. Ogien, L. QuĂ©rĂ© Ă©d., Les Moments de la confiance, op. cit., p. 137. [13] C’est notamment le cas du rapport complexe entre le prince Mychkine et Nastasia Filippova dans le roman de DostoĂŻevski, L’Idiot. En dĂ©pit du comportement de Nastasia, qui n’hĂ©site pas Ă  l’humilier devant tout le monde, Mychkine fait confiance Ă  cette femme au passĂ© tumultueux et lui confesse son amour pour le Prince, Nastasia est diffĂ©rente de ce qu’elle croit ĂȘtre ; elle est sensible et morale. BouleversĂ©e par l’attitude de Mychkine, la jeune femme commence Ă  changer de comportement et arrive Ă  honorer la confiance du Prince en redĂ©couvrant sa vĂ©ritable nature. Voir, pour une analyse du roman comme exemple du pouvoir subversif » de la confiance, l’ouvrage de Gloria Origgi, Qu’est-ce que la confiance ? Vrin, 2008. [14] James Hillman, La Trahison et autres essais, Payot, 2004, p. 16. [15] Emmanuel Kant, Leçons d’éthique 1775-1780, Livre de Poche, 1997, p. 347. [16] VĂ©ronique Margron, La Douceur inespĂ©rĂ©e, Bayard, 2004, p. 82. Nepas faire confiance aux autres, c'est avoir le courage de se faire confiance ! N'est-il pas curieux, de voir que nous avons peur de donner tort Ă  nos parents, nos enseignants, nos patrons, nos leaders et Ă  ceux qui parlent avec Ă©loquences ou autoritĂ© ? Mais en face de nos enfants, nos Ă©tudiants, nos employĂ©s et nos moins bien nantis, nous exigeons leur Ă©coute, leur ï»żLa solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre M CodyCross Solution ✅ pour VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE" CodyCross Cirque Groupe 92 Grille 4 2 1 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? 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français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois espagnol Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă  votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă  votre recherche Suggestions Les pays qui fournissent des contingents doivent avoir confiance tant dans le processus que dans son produit. Los paĂ­ses que aportan contingentes deben confiar tanto en el proceso como en el producto. Et en qui devrais-je avoir confiance pour protĂ©ger Hope ? ÂżY en quiĂ©n deberĂ­a confiar para proteger a Hope? Puis avoir confiance dans les rĂ©sultats que peut apporter la crĂ©ativitĂ© elle-mĂȘme. A continuaciĂłn, tener confianza en los resultados que puede aportar la creatividad misma. Les consommateurs ont besoin d'avoir confiance dans ce qu'ils mangent. Los consumidores necesitan tener confianza en los productos que consumen. Je dĂ©ciderai en qui je peux avoir confiance. Yo decidirĂ© en quiĂ©n puedo confiar. Tu sembles avoir confiance dans son efficacitĂ©. Pareces confiar en que fue Ăștil. Pardonnez moi de ne pas avoir confiance dans les dispositifs Ă©lectroniques pendant une tempĂȘte apocalyptique. PerdĂłname por no confiar en un dispositivo electrĂłnico durante una tormenta apocalĂ­ptica. Une partenaire en qui je peux avoir confiance. Una pareja en la que pueda confiar. Pourtant vous ĂȘtes la seule ici en qui je peux avoir confiance pour me remettre Ă  ma place. Y tambiĂ©n resultas ser la Ășnica persona de esta oficina en la que puedo confiar para que me avise cuando me estoy pasando. En consĂ©quence, les Églises ne semblent pas avoir confiance dans le Conseil. El resultado es que las iglesias parecen no confiar en el Consejo. Les assurĂ©s devraient pouvoir avoir confiance dans leurs institutions financiĂšres et ĂȘtre certains que leur solvabilitĂ© est assurĂ©e. Los asegurados deberĂ­an poder confiar en sus instituciones financieras y en sus garantĂ­as de solvencia. L'argent est une chose dans laquelle il faut avoir confiance. El dinero es algo en lo que se debe confiar. C'est une nĂ©cessitĂ© pour que nos concitoyens puissent avoir confiance dans la coopĂ©ration europĂ©enne. Esto es necesario para que los ciudadanos confĂ­en en la colaboraciĂłn europea. Pourquoi ne devrions-nous pas avoir confiance? Monsieur le PrĂ©sident, nos Ă©lecteurs veulent des aliments sĂ»rs et de qualitĂ© dans lesquels ils puissent avoir confiance. Señor Presidente, nuestros votantes quieren alimentos buenos y seguros en los que puedan confiar. Les usagers doivent avoir confiance dans la fiabilitĂ© et la ponctualitĂ© du rail. Los usuarios deben tener confianza en la fiabilidad y puntualidad de los ferrocarriles. Il est difficile d'imaginer comment d'autres États pourraient avoir confiance dans leurs dĂ©clarations. Cuesta imaginar que otros Estados puedan confiar en sus declaraciones. Elles doivent aussi avoir confiance dans la force et le caractĂšre durable du rĂ©gime mondial de non-prolifĂ©ration. TambiĂ©n deben tener confianza en la fortaleza y la durabilidad del sistema de no proliferaciĂłn mundial. Je savais que je ne devais jamais avoir confiance dans une femme riche... SabĂ­a que nunca debĂ­ confiar en una mujer rica. Quelqu'un dont les allĂ©geances font que vous ne pouvez avoir confiance. Alguien en cuya lealtad no puedes confiar. Aucun rĂ©sultat pour cette recherche. Suggestions qui contiennent avoir confiance RĂ©sultats 1143. Exacts 1143. Temps Ă©coulĂ© 248 ms.

Ily a 2 solutions qui répondent à la définition de mots fléchés/croisés VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE. Quelles-sont les meilleures solution à la définition Verbe ne pas avoir confiance en quelque chose ? MEFIER [6] CROIRE [6] Quels sont les résultats proches pour Verbe ne pas avoir confiance en quelque chose
AccueilIndex thĂ©matiqueLa syntaxeLes prĂ©positionsPrĂ©position aprĂšs un verbeAvoir confiance PrĂ©positions Ă  employer aprĂšs la tournure avoir confiance La locution avoir confiance se construit ordinairement avec les prĂ©positions en ou dans, et parfois avec la prĂ©position Ă . Souvent, l’une ou l’autre des prĂ©positions en ou dans sont possibles dans un mĂȘme contexte. Ayez confiance dans l’avenir, tout s’arrangera. ou Ayez confiance en l’avenirAs-tu confiance en sa parole? ou As-tu confiance dans sa parole?Il a une grande confiance dans leur entreprise. ou Il a une grande confiance en leur entreprise. Toutefois, la prĂ©position en est la plus courante et elle s’impose devant un pronom personnel ou un nom de personne. J’ai confiance en toi et en Martin. et non J’ai confiance dans toi et dans Martin. Quant Ă  la prĂ©position dans, elle est souvent privilĂ©giĂ©e devant un nom accompagnĂ© des dĂ©terminants dĂ©finisMot utilisĂ© pour introduire un nom dĂ©signant une rĂ©alitĂ© prĂ©cise, qui est connue dans le contexte de l’énonciation notamment le, la, les, l’. AppelĂ© article dĂ©fini en grammaire traditionnelle. le, la ou les. Il affirme avoir pleinement confiance dans le jugement de son sous-ministre. et non avoir pleinement confiance en le jugement Qu’en est-il de la prĂ©position Ă ? Plus rarement, on dit aussi avoir confiance Ă , un emploi considĂ©rĂ© comme littĂ©raire. Nos aĂŻeules avaient confiance Ă  ces superstitions. emploi rare Les prĂ©positions Ă  employer avec d’autres locutions construites avec confiance ou foi Les mĂȘmes rĂšgles s’appliquent pour des locutions similaires telles que avoir foi, placer sa confiance, mettre sa confiance, garder confiance, prendre confiance; on emploie les prĂ©positions en ou dans. Grand-papa a foi dans ses mĂ©dailles bĂ©nites. ou a foi en ses mĂ©daillesLe patient plaçait sa confiance dans cette infirmiĂšre et dans elle seule. ou Le patient plaçait sa confiance en cette infirmiĂšre et en elle seule.Il ne met sa confiance dans aucun de ces remĂšdes. ou Il ne met sa confiance en aucun de ces remĂšdes.Marie garde confiance en sa mĂ©decin. ou Marie garde confiance dans sa mĂ©decin. Faire confiance Ă , accorder sa confiance Ă  On dit aussi faire confiance, accorder sa confiance Ă  quelqu’un ou Ă  quelque chose. Dans ce cas, c’est toujours la prĂ©position Ă  qui est de mise. Vous ne regretterez pas d’avoir fait confiance Ă  cette fais confiance Ă  votre expĂ©rience et Ă  votre est important d’accorder votre confiance au professeur de votre enfant.
Lalocution avoir confiance se construit ordinairement avec les prĂ©positions en ou dans, et parfois avec la prĂ©position Ă . Avoir confiance en ou avoir confiance dans ? Souvent, l’une ou l’autre des prĂ©positions en ou dans sont possibles dans un mĂȘme contexte. Synonymes du verbe croire Voici la liste des synonymes du verbe croire DĂ©finition du verbe croire CROIRE v. tr. Tenir pour vĂ©ritable. J'ai de la peine Ă  croire tout ce qu'il dit. Vous ne me ferez jamais croire cela. Il croit cette histoire, ce conte. Ne croyez rien de tout ce qu'il vous dit. C'est un homme dĂ©fiant, il ne croit que ce qu'il voit. Cela est aisĂ© Ă  croire. Il le croit bonnement. Permettez-moi de n'en rien croire. Vous en croirez ce qu'il vous plaira. Absolument, Croire lĂ©gĂšrement. Croire sans preuve. Il ne faut pas ĂȘtre si facile Ă  croire. Il signifie particuliĂšrement, en matiĂšre de Religion, Avoir la foi et recevoir avec soumission d'esprit tout ce que l'Église enseigne. Je crois fermement qu'il existe un Dieu. Croire les mystĂšres, les articles du symbole. Croire l'Évangile. On dit dans le mĂȘme sens Croire en Dieu, en JÉSUS-CHRIST. Croire Ă  la Sainte Vierge, au Saint-Esprit. Absolument, À la premiĂšre prĂ©dication des ApĂŽtres, beaucoup de Juifs crurent. Cet impie ne croit Croire une chose comme l'Évangile, comme article de foi, La croire fermement. Croire tout comme article de toi, Être fort d'un complĂ©ment direct, nom de personne, il signifie Tenir pour sincĂšre, vĂ©ridique. Croyez-vous cet homme-lĂ ? Je vous crois. C'est un menteur avĂ©rĂ©, on le ne croit plus, il ne peut plus se faire croire. Il ne croit point les croire quelqu'un, en croire quelque chose, S'en rapporter Ă  quelqu'un, Ă  quelque chose. Je vous en croirai sur parole. Il aura beau dire, il n'en sera pas cru. Si vous m'en croyez, vous ne ferez pas cela. À l'en croire, s'il faut l'en croire, tout est perdu. J'en crois Ă  peine mes yeux. En croirez-vous cette lettre? Si j'en croyais mon courage. S'il faut en croire les apparences. On dit aussi S'il avait voulu m'en croire, il ne serait pas aujourd'hui dans l'embarras. On dit Ă©galement S'en croire, ObĂ©ir Ă  un sentiment intime. Si je m'en croyais, je ne le verrais Ă  quelqu'un, Ă  quelque chose, Ajouter foi Ă  quelqu'un, Ă  quelque chose, s'y fier. Croire aux astrologues, aux voyants. Croire au rapport, au tĂ©moignage de quelqu'un. On ne croit plus Ă  ses promesses, Ă  ce qu'il dit. En parlant des Personnes, on dit aussi Croire quelqu'un, mais avec une certaine diffĂ©rence dans le sens. Croire un mĂ©decin, c'est Suivre ses avis, ses prescriptions. Croire aux mĂ©decins, c'est Avoir foi dans leur puissance de guĂ©rir. Croire en quelqu'un, Avoir confiance en lui, en ses talents, en sa Ă  quelque chose signifie aussi Tenir pour vraisemblable, rĂ©el ou possible. Il proteste de son innocence, mais je n'y crois pas. Croire aux revenants, aux esprits, aux sorciers, Ă  la signifie encore simplement Penser, estimer, s'imaginer, prĂ©sumer. À ce que je crois. Vous ferez bien, je crois, de ne plus frĂ©quenter cet homme-lĂ . Je crois cet homme capable de tout. Je l'avais toujours cru sage. Le croyez-vous homme d'honneur? On me croyait son pĂšre. Elle n'est pas aussi jeune que je l'avais cru. Qui aurait jamais cru cela? Que va-t-on croire de moi? Je crois tout de lui. Cet homme se croit habile. Il se crut obligĂ© de rĂ©pondre. Il se croyait au moment de rĂ©ussir. Tout ou partie de cette dĂ©finition est extrait du Dictionnaire de l'AcadĂ©mie française, huitiĂšme Ă©dition, 1932-1935 Verbes de conjugaison similaire Voici la liste complĂšte des verbes possĂ©dant une conjugaison identique au verbe croire Verbes frĂ©quents en conjugaison Voici la liste des verbes frĂ©quemment employĂ©s en conjugaison. Ces verbes sont gĂ©nĂ©ralement employĂ©s comme modĂšles de conjugaison Auxiliaires Verbes modĂšles du premier groupe Verbes modĂšles du deuxiĂšme groupe Verbes modĂšles du troisiĂšme groupe

Espéranceferme que l'on place en quelqu'un, en quelque chose, certitude de la loyauté d'autrui. Mettre sa confiance en Dieu, en un ami, en l'avenir. Une confiance totale, absolue, aveugle. Une confiance excessive, injustifiée, mal placée. Avoir confiance en quelqu'un. Faire confiance à quelqu'un. Il n'est pas digne de votre confiance. Donner, retirer sa confiance à

1Pendant les dix-neuf annĂ©es au cours desquelles j’ai connu Jacques Anis je n’oublierai jamais tous ces lundis oĂč nous dĂ©jeunions ensemble pour nous diriger ensuite vers les salles oĂč il avait cours, nous avons surtout parlĂ© de linguistique et de notre goĂ»t commun pour les langues et littĂ©ratures anciennes et modernes nous possĂ©dions en commun, outre le français Ă  toutes Ă©poques, le latin, le grec et l’anglais ; j’apprends en ce moment l’espagnol qu’il dominait bien. Nous discutions de nos recherches et je lui ai fait souvent part de mes angoisses Ă  propos d’un prĂ©fixe commun Ă  toutes les langues romanes, auxquelles on peut joindre l’anglais pour la moitiĂ© de son lexique, celle d’origine française, le prĂ©fixe Re-. Nombre de mĂ©diĂ©vistes, de linguistes modernes ont Ă©tudiĂ© cette forme, bizarre Ă  plus d’un titre on s’imagine que cela veut dire simplement Ă  nouveau, en arriĂšre ce qui n’est dĂ©jĂ  pas la mĂȘme chose ; Rey note une valeur intensive d’achĂšvement ou une valeur affaiblie qui n’ajoute aucun sens supplĂ©mentaire Ă  la base ; tous les mĂ©diĂ©vistes savent que cet Ă©lĂ©ment peut signifier de son cĂŽtĂ©, Ă  son tour. Jalenques, dans une trĂšs intĂ©ressante thĂšse de sĂ©mantique consacrĂ©e Ă  ce prĂ©fixe, constate que les dĂ©rivĂ©s latins prĂ©sentent souvent un sens opposĂ© Ă  celui du verbe simple. Or j’ai travaillĂ© il y a quelques annĂ©es dans un article des MĂ©langes pour Michel ArrivĂ©, sur les mots de sens opposĂ© et je m’étais promis d’y revenir Re- fait partie de ces Ă©lĂ©ments si renier le renĂ©gat, an anglais, renegade signifie assez logiquement dans tous les stades du français, refuser la croyance, la foi en Dieu, on peut s’étonner de constater qu’en ancien français recroire recreant, signifiant mĂ©crĂ©ant » existe toujours en anglais peut avoir un sens en commun avec le verbe prĂ©cĂ©dent renier ; recroire veut dire refuser de croire en soi-mĂȘme et avouer, aprĂšs des efforts qui s’avĂšrent vains, ĂȘtre un vaincu et un lĂąche indigne d’ĂȘtre chrĂ©tien » nous connaissons tous encore recru fourbu de fatigue », participe passĂ© de l’ancien recroire, qui marque l’état d’un animal ou d’un homme qui a Ă©tĂ© au-delĂ  des limites oĂč il se sentait capable de poursuivre un que penser du verbe remanoir, en ancien français, qui veut dire demeurer intact et bloquĂ© sur ses assises, subsister fort diminuĂ© aprĂšs une opĂ©ration de soustraction » mais aussi disparaĂźtre », se volatiliser, dans le cas des gens dont le destin achĂšve son cours sur le champ de bataille, ou dans le cas de combat, des paroles, des discussions qui ne vont pas plus loin et qui restent sans suite ? Et ce genre de phĂ©nomĂšne existe aussi en français moderne si je rĂ©sous soudre a disparu du français, mais notre prĂ©fixe », nous le verrons, continue Ă  avoir une vie propre un problĂšme, il n’y a plus de problĂšme mais si le brouillard se rĂ©sout en pluie, il y a quelque chose de plus consistant qu’avant ; Claudine Normand, une amie comme moi de Jacques Anis, a analysĂ© les problĂšmes que posait le verbe regretter, dont nous dirons quelques mots, en dĂ©pit du fait que morphologiquement on ne puisse parler de prĂ©fixe. 1 Il faut Ă©videmment signaler l’emploi qu’en fait Voltaire dans Candide ; le hĂ©ros, excĂ©dĂ© Ă  la fin ... 2Je vais tĂącher d’exposer les grandes lignes de ces difficiles recherches dont j’avais prĂ©sentĂ© les prĂ©misses Ă  notre ami Ă  tous, Jacques Anis et de voir comment ce prĂ©fixe permet au sujet d’aller au fond des choses c’est un des sens de rursus en latin et de rester prĂ©sent Ă  l’arriĂšre plan ; nous allons parcourir vingt siĂšcles et quatre langues ou Ă©tats de langue successifs le latin, l’ancien français, le français, l’anglais en notant son influence sur le français rĂ©cent. Nous verrons que notre prĂ©fixe » permet Ă  l’homme dans la langue, pour citer Benveniste, de regarder de haut le procĂšs du verbe et d’agir sur lui et de le diriger, vers l’arriĂšre, Ă  nouveau, de le dĂ©placer, de le faire rebondir, de l’échanger, de marquer une certaine intentionnalitĂ© qui peut aller jusqu’à la satisfaction complĂšte ou Ă  l’échec programmĂ©, et c’est ce qui a Ă©tĂ© compris comme un sens intensif, de faire dupliquer le procĂšs par un autre sujet, et si l’on va trop loin au fond des choses, de l’annihiler. Les objets, Ă  travers ce prĂ©fixe », ne peuvent ĂȘtre manipulĂ©s qu’en renvoyant la qualitĂ© qui leur est propre, rĂ©flĂ©chir pour ce qui brille comme une couleur, la lune, rĂ©sonner pour un bruit, rĂ©verbĂ©rer pour la lumiĂšre. Re- me paraĂźt se comporter comme un Ă©lĂ©ment sĂ©mantique porteur d’une valeur aspectuelle et c’est un prĂ©fixe » que l’on retrouve aussi dans les noms d’action. Tous les chercheurs se sont demandĂ© si n’importe quel verbe Ă©tait susceptible de recevoir ce genre d’affixe et tous ont constatĂ© qu’il Ă©tait bien difficile de rĂ©pondre je ne suis sĂ»re que d’une seule chose, il doit ĂȘtre rare de prĂ©fixer ainsi un verbe dont le sens s’oppose Ă  une quelconque implication du sujet dans le procĂšs comme dans le cas de mourir, pĂ©rir, faillir, s’opposant Ă  tuer1
On peut en revanche renaĂźtre. 3Nous devons Ă©videmment justifier formellement la catĂ©gorie prĂ©fixe » que nous utilisons ; il se prĂ©sente sous trois variantes bien connues Re/RĂ©/R, Re- devant consonne et RĂ© devant voyelle dans les crĂ©ations rĂ©centes on a rĂ©affirmer Ă  une Ă©poque qui n’est plus celle de ravoir, ce qui implique que le prĂ©fixe tient Ă  manifester son existence en tant que tel ; mais peut-on parler de prĂ©fixe lorsque la base a disparu du français ou n’a seulement jamais existĂ© de façon indĂ©pendante comme dans le cas de regretter les chercheurs hĂ©sitent entre une base germanique ou une base latine ? Si nous n’avons aucun doute dans le cas de rĂ©-sonner la forme sonner existe avec un sens proche et la sonorisation du -s - intervocalique n’est pas un problĂšme, nous restons dĂ©jĂ  perplexe devant le verbe rĂ©-flĂ©chir car la base » n’a qu’un sens Ă©loignĂ© de celui du verbe non prĂ©fixĂ©. Je voudrais nĂ©anmoins souligner que Re- bĂ©nĂ©ficie d’une certaine indĂ©pendance en ancien français oĂč il se comporte comme une particule sĂ©parĂ©e de la base aux temps composĂ©s il refait, il ra fait ; l’élĂ©ment trĂšs pose aussi des problĂšmes de classement, c’était d’abord un prĂ©fixe Balzac Ă©crit encore trĂšsbelle avant de devenir un adverbe Ă  emploi trĂšs contraint et le classement de ces Ă©lĂ©ments mĂ©riterait une nouvelle Ă©tude approfondie que nous laisserons pour une Ă©tude ultĂ©rieure. Constatons, avant de passer Ă  l’étude purement sĂ©mantique de cette sorte de particule Ă©lĂ©mentaire, que Re- semble douĂ© d’une vie propre, que les verbes prĂ©cĂ©dĂ©s de cet Ă©lĂ©ment continuent Ă  changer de sens comme les verbes prĂ©fixĂ©s la langue Ă©chappe aux catĂ©gories créées par la linguistique. 4Nous ne verrons pas les sens bien Ă©tudiĂ©s de en arriĂšre, Ă  nouveau et nous allons donc, en souvenir de Jacques qui a rejoint Michel Galmiche au pays de la linguistique fantastique, entamer un voyage dans l’espace et le temps en remontant d’abord deux mille ans en arriĂšre. Nous suivrons le chemin ouvert par les chercheures en diachronie comme Christiane Marchello-Nizia et MichĂšle Perret, infiniment plus spĂ©cialistes que moi de ces interactions dans la langue. Nous nous contenterons de chercher de façon empirique et forcĂ©ment trĂšs incomplĂšte si l’on peut trouver des rĂ©gularitĂ©s et une continuitĂ© ou une rupture dans certains effets de notre prĂ©fixe ». Avant d’étudier le prĂ©fixe dans la langue origine, le latin langue oĂč morphologiquement on peut toujours le caractĂ©riser comme prĂ©fixe et de passer aux stades suivants, nous essaierons de le caractĂ©riser. Re- et ses implications 5Benveniste a montrĂ© que les marques de subjectivitĂ© sont plus nombreuses dans les langues anciennes et il a Ă©tudiĂ© les effets trĂšs variĂ©s que ces marques peuvent avoir sur les relations de significations. Il a en particulier analysĂ© les effets du moyen en grec ancien vol. 1, chap. XIV, p. 168-175 et montrĂ© qu’un mĂȘme verbe, par le jeu des dĂ©sinences pouvait signifier prendre ou donner ». Re- n’existe pas en grec mais dans cette langue le sujet s’impliquait pour diriger le procĂšs en s’incluant dans l’action grĂące au moyen des formes conjuguĂ©es indiquant que l’on fait l’action pour soi ; cette voix » a existĂ© avant le passif et possĂšde des formes communes avec ce dernier, sauf au futur et Ă  l’aoriste. Je citerai un verbe qui sert de paradigme, iĂ©mi, j’envoie », s’opposant au moyen, iĂ©mai, je me dirige dans une direction suivie et choisie donc je m’élance » ; pour citer un autre verbe moins courant, aero, Ă  l’actif signifie prendre en main un objet pour le prĂ©senter, l’offrir » ; au moyen, prendre un objet en main pour soi, pour l’obtenir et s’en emparer ». On a donc bien des sens opposĂ©s mais dans le cas du moyen, Benveniste note que le sujet est engagĂ© dans le procĂšs, qu’il est intĂ©rieur au procĂšs, qu’il en est le siĂšge. L’espagnol connaĂźt un emploi de certains verbes Ă  la forme pronominale qui est comparable Ă  la voix moyenne ir signifie partir » alors qu’irse signifie s’enfuir, se sauver ».Notre prĂ©fixe ne relĂšve nĂ©anmoins pas du mĂȘme domaine, car le procĂšs s’accomplit hors du sujet en obĂ©issant aux contraintes imposĂ©es par le prĂ©fixe lui-mĂȘme ; c’est pour cela que nous avons pensĂ© Ă  une valeur aspectuelle, que nous avons hĂ©sitĂ© Ă  qualifier d’empathique, rĂ©active, interactive, connective avant de choisir, faute de mieux, implicative, le sujet se montrant plus prisonnier du rĂ©seau des significations que son vĂ©ritable organisateur. Nous allons voir que le latin utilise le prĂ©fixe Re- pour des effets de sens Ă©galement fort Ă©tonnants ; nous en Ă©tudierons trois qui s’enchaĂźnent logiquement en partant du sens de au fond des choses, Ă  partir de ce fond » qui est un des sens de l’adverbe rursus, sens qui ne figure pas dans les dictionnaires mais que m’a confirmĂ© le seiziĂ©miste et latiniste Michel Magnien ; j’ai trouvĂ© dans le Gaffiot, Ă  l’entrĂ©e bullio un emploi qui confirme mon hypothĂ©se demersus summa rursus non bullit in unda Persius Flaccus, noyĂ© en eau profonde il ne renvoie pas de bulle d’air Ă  la surface ». Re- en latin 6Re- permet d’abord au procĂšs de repartir en sens contraire comme un boomerang qui rebondit en notant une sorte de rĂ©action en chaĂźne jacio, lancer des traits », s’oppose Ă  rejicio, riposter en lançant des traits contre les attaquants, rejeter ». Nous citerons CicĂ©ron eorum ferrum et audaciam rejeci in campo », j’ai repoussĂ© leursarmes et leur audace au champ [de Mars] ». Do veut dire donner, accorder Ă  quelqu’un » ; reddo, c’est produire en retour en renvoyant Ă  l’expĂ©diteur », voire rejeter quelque chose devant quelqu’un ». Arguo implique que l’on cherche Ă  prouver son droit devant un tribunal et avec redarguo, on se dĂ©fend en avançant des arguments en rĂ©plique pour prouver ses erreurs Ă  qui veut vous voir inculpĂ©. Clamo signifie qu’on pousse des cris pour s’exprimer hautement et affirmer lĂ©gitimement les choses tabulae praedam illam istius fuisse clamant CicĂ©ron, les registres crient/proclament’ que c’était lĂ  le butin de cet individu [VerrĂšs] » ; avec reclamo, on proteste en faisant valoir un point de vue qui s’oppose au point de vue prĂ©cĂ©dent ; on retrouve cela dans les verbes anglais to claim et to reclaim et je pense que si on revendique en anglais la possession d’un bien, une concession aurifĂšre a claim est une concession », un terrain aurifĂšre sur lequel le chercheur a seul des droits », un trĂŽne, on a intĂ©rĂȘt Ă  employer le verbe simple car personne n’a proclamĂ© ses droits sur l’objet en question auparavant et on doit avoir plus de lĂ©gitimitĂ© en la matiĂšre. 7Si on va trop au fond des choses par un mouvement rĂ©trograde, tout peut devenir nĂ©gatif et le verbe base et le verbe prĂ©fixĂ© peuvent avoir des sens opposĂ©s ; cedo signifie avancer, ne pas rĂ©sister », et donc aboutir Ă  quelque chose » hoc quoque ad tuam gloriam cedet, cela rĂ©ussit Ă  ta gloire » Tacite. Recedo veut d’abord dire se retirer par une marche arriĂšre, s’éloigner du point origine » Anchisae domus recessit, la maison d’Anchise est retirĂ©e, dans un endroit reculĂ© Virgile ; puis le mouvement d’éloignement s’accentue et on aboutit au sens de disparaĂźtre, se perdre, tourner Ă  nĂ©ant » nomen hostis a peregrino recessit CicĂ©ron, le terme hostis » a perdu son sens originel d’étranger » ; maris ira recessit Ovide, la colĂšre de la mer s’évanouit ». On a donc le sens du verbe simple qui s’oppose Ă  celui du verbe prĂ©fixĂ© aboutir et disparaĂźtre alors que le verbe prĂ©fixĂ© oppose lui-mĂȘme les sens de s’éloigner et disparaĂźtre. Restringo contient aussi deux sens opposĂ©s, d’abord celui de serrer, ramener en serrant vers soi » stringo veut dire pincer, serrer puis desserrer, ouvrir ». Claudo, fermer » s’oppose Ă  recludo qui signifie fermer et ouvrir ». Velo et revelo s’opposent de la mĂȘme façon, avec voiler et dĂ©voiler » pour le composĂ© ; dans ce cas, la morphologie n’a pas conservĂ© cette intĂ©ressante opposition en français rĂ©vĂ©ler et pas plus en anglais to reveal oĂč les deux verbes ne sont pas morphologiquement prĂ©fixĂ©s, ne sont jamais ressentis comme tels, notre particule Re- ayant cessĂ© d’avoir une vie indĂ©pendante. Condo veut dire placer dans un endroit sĂ»r, fonder » ut conderet urbem, au dĂ©but de l’EnĂ©ide alors que recondo passe du sens de mettre Ă  sa place primitive » Ă  celui de faire disparaĂźtre dĂ©finitivement au fond des choses » aves avido recondidit ore Ovide, il engloutit les oiseaux dans sa gueule avide ». Nuntio signifie faire savoir » et renuntio, annoncer en retour, se dĂ©dire, marquer un arrĂȘt » renuntiare alicui hospitium CicĂ©ron annoncer une rupture des liens d’hospitalitĂ© ». Moveo a pour sens mettre en mouvement, provoquer, faire se produire » on peut citer movere risumCicĂ©ron, provoquer le rire » ou movere numen Tite-Live, manifester sa puissance » ; mais removeo, c’est Ă©carter, Ă©loigner » et Ă  la limite faire disparaĂźtre » removere aliquid de medio CicĂ©ron, faire disparaĂźtre quelque chose » et il est curieux de noter que l’anglais to remove la base move est bien attestĂ©e prĂ©sente exactement la mĂȘme palette de sens. Pono signifie placer, Ă©tablir solidement » Roma in montibus posita CicĂ©ron, Rome Ă©tablie/installĂ©e sur des monts » ; mais repono implique un retour en arriĂšre allant jusqu’à l’idĂ©e de mettre de cĂŽtĂ© en gardant en rĂ©serve » arma reposita CĂ©sar les armes mises Ă  l’écart ». 2 Dans les textes mĂ©diĂ©vaux, on peut refuser Ă  un ennemi vaincu de racheter sa libertĂ© en demandant ... 8On a un troisiĂšme type de sens qui consiste Ă  continuer dans le mĂȘme sens le mouvement primitif en l’amplifiant pour le poursuivre au fond des choses, en s’y impliquant c’est lĂ  la valeur intensive » des dictionnaires ou en compensant un mouvement d’ordre dĂ©trimentaire, suivant le cas. Bullio veut dire bouillir, envoyer des bulles d’air Ă  la surface Ă  partir du fond » et rebullio, bouillir » aussi, mais en faisant dĂ©border Ă  l’extĂ©rieur et en rejetant les bulles Ă  partir du fond ». Cubo signifie ĂȘtre couchĂ© » et recumbo, s’affaisser en s’écroulant ». Caedo veut dire couper » face Ă  recido, retrancher, rĂ©duire, diminuer ». Maneo signifie rester intact », alors que remaneo note le fait de rester intact aprĂšs une soustraction pars remanebat integra CĂ©sar et CicĂ©ron ; nous retrouverons ce sens en ancien français remanoir et en anglais to remain, a remain, a remnant. Censeo, signifie estimer, Ă©valuer » ; mais avec le prĂ©fixe contenu dans recenseo, on note que le sujet s’implique personnellement dans l’action et qu’il passe tout en revue, en faisant un examen critique, phĂ©nomĂšne qu’on retrouvera encore en ancien français avec par exemple garder et regarder et en anglais avec to collect et to recollect, et avec le prĂ©fixe latin utilisĂ© pour un verbe anglais d’une autre origine que romane to mind et to remind . De mĂȘme querre/querir et requerre/requerir sont annoncĂ©s par quaero, chercher Ă  savoir, Ă  se procurer » et requero, ĂȘtre en quĂȘte d’un solution Ă  une question Ă©pineuse, rechercher quelque chose qui manque et dont on a besoin ». Capio a pour signification prendre, saisir » et recipio, prendre en tirant hors de quelque chose », et donc accepter, accueillir » ; pour ce dernier emploi, le Gaffiot note que le sens de la particule est effacĂ© », considĂ©rant ainsi que, si on ne peut pas classer Re-sous la rubrique des sens enregistrĂ©s en arriĂšre, Ă  nouveau », la dite particule ne peut avoir de sens ; je voudrais prouver que Re- a toujours un sens mĂȘme si ce sens n’est pas de prime abord perçu par les locuteurs, ce qui n’a rien de rare en sĂ©mantique. Par exemple, le sens de compenser se trouve dans le latin chrĂ©tien redimere emo a pour signification acheter » et redimo, racheter une chose vendue » au sens de mouvement en retour, mais en vocabulaire ecclĂ©siastique les images fondĂ©es sur les valeurs de l’argent y sont frĂ©quentes, racheter un pĂ©chĂ© implique l’idĂ©e de le compenser et de le faire disparaĂźtre ; comme rĂ©dimer n’a guĂšre d’existence, on emploie racheter avec ce sens qui figure dans l’expression le peuple des rachetĂ©s, expression peu claire dĂ©sormais signifiant ceux pour qui le pĂ©chĂ© originel a Ă©tĂ© compensĂ© par un sacrifice conçu comme une sorte de rançon »2. Cette suite de rĂ©gularitĂ©s et d’oppositions va se retrouver en ancien français mais comme cet Ă©tat de langue se caractĂ©rise par des traits qui signalent l’homme dans la langue », selon l’expression de Benveniste, et une sorte de vie personnelle accordĂ©e Ă  tout ce qui touche le sujet, les sens de nos verbes prĂ©fixĂ©s » vont continuer Ă  diverger. Re- en ancien français 9Les marqueurs Ă©nonciatifs sont trĂšs nombreux dans cet Ă©tat de langue. 10J’ai montrĂ© dans un article de Linx Weill, 1995 comment la langue met en scĂšne des Ă©lĂ©ments physiologiques comme la chair, la peau, le cƓur, les yeux, etc. associĂ©s Ă  un pronom personnel rĂ©gime indirect reprĂ©sentant le possesseur du corps en question il nous reste, en sĂ©quences figĂ©es le cƓur lui manque, la peau lui pĂšle, les yeux lui piquent mais nous ne pouvons plus dire *les cheveux lui hĂ©rissent, *le pied lui pourrit ; on obtient des sĂ©quences trĂšs frĂ©quentes, surtout dans les textes Ă©piques et satiriques, comme la char li est nercie, son teint pĂąlit » Renaut de Montauban, v. 5935 ; li sans li est muez, son sang s’arrĂȘte de circuler » ; v. 4497 ; tant portent lor haubers a lor char nu a nu / que tres parmi les mailles lor est li peuz issu, ils portent leurs hauberts sur leur chair nue en sorte que leurs poils sont passĂ©s directement Ă  travers les mailles de fer » v. 1487-1488. 11On connaĂźt aussi les emplois des dĂ©monstratifs dĂ©terminants, pronoms, adverbes qui font partie d’un systĂšme de repĂ©rage trĂšs complexe dans l’espace temps de l’énonciation et qui peuvent fonctionner de façon autorĂ©fĂ©rentielle. Je renvoie en particulier aux travaux de Michelle Perret sur la question. 12Le verbe a une place importante et occupe rĂ©guliĂšrement la deuxiĂšme position dans la phrase le français est alors une langue dite V2 et, grĂące Ă  ses marques de personne, il pallie parfaitement la non expression d’un sujet pronominal. 13En outre les survivances du vocabulaire germanique notant des Ă©changes le don et le guerdon, le don dĂ» en retour ont pu Ă©galement favoriser un prĂ©fixe qui permettait de mettre en relation des Ă©lĂ©ments nominaux et des verbes. 14Commençons par analyser les rapports entre garder au sens de jeter un Ɠil sur quelque chose » et regarder, porter son attention sur »  Comme Jalenques Jalenques 51 sq. a constatĂ© que dans les deux cas la traduction qui se veut loin du mot Ă  mot donnait regarder » et il en a conclu, disons un peu hĂątivement, en confondant les mots et leurs traductions dans une autre langue, que les deux mots Ă©taient synonymes. Jalenques cite un passage de la Chanson de Roland Oliver est muntet desus un pin halçur, / guardet sur destre par mi un val herbus. / Si vait venir cele gent paienur ; Olivier est montĂ© sur un grand pin, il regarde Ă  droite au milieu d’un vallon couvert d’herbes et voit venir cette engeance paĂŻenne ». Pour comprendre, il faut avoir lu et compris ce qui prĂ©cĂšde Olivier fait son travail de second responsable de l’arriĂšre-garde et vĂ©rifie s’il n’y a pas des ennemis il ne devrait pas y en avoir, une trĂȘve a Ă©tĂ© signĂ©e derriĂšre l’armĂ©e. Le narrateur emploie le verbe simple garder, car Olivier ne s’attend pas Ă  voir quelque chose ; s’il y avait du prĂ©construit, le narrateur aurait employĂ© regarder. Lors qu’on regarde de façon prĂ©mĂ©ditĂ©e, qu’on regarde Ă©ventuellement dans tous les coins d’une piĂšce, qu’on observe et qu’on calcule la conduite Ă  tenir d’aprĂšs ce qu’on aura regardĂ©, on trouve le verbe prĂ©fixĂ©. C’est pour cela qu’on indique comme sens de ce verbe regarder attentivement partout, se retourner pour voir ». Il est Ă©vident que lorsqu’un homme est poursuivi par des guerriers armĂ©s de lances, il se retourne et Ă©value la situation, il calcule si son avance est suffisante pour lui permettre de s’échapper sans courir le risque d’ĂȘtre embrochĂ© dans le dos ; dans le cas contraire, il calcule s’il a la place pour faire demi-tour et se battre. Avoir regart de signifie avoir des raisons pour craindre, surveiller ses arriĂšres » dans le Roman de Renart, Noble le lion envoie Brun l’ours comme ambassadeur auprĂšs du goupil et lui annonce vous n’averez de lui regart branche du Plait, I, v. 451, ce en quoi il se trompe lourdement. 15Requerir est au contraire un verbe Ă©tonnant par ses emplois polysĂ©miques bien connus et trĂšs bien attestĂ©s le sens de base est chercher Ă  atteindre quelqu’un, quelque chose, en comblant les intĂ©rĂȘts et les attentes du sujet grammatical impliquĂ© » ; l’action dĂ©crite dĂ©pend de ce que l’on recherche et de la personne que l’on cherche Ă  atteindre. Si l’on s’adresse Ă  Dieu, Ă  un saint, cela signifie prier. Si on s’adresse Ă  une femme, on lui demande son amour ; dans le Lai de Lanval, la reine se plaint faussement d’avoir Ă©tĂ© dĂ©shonorĂ©e par le hĂ©ros de drĂŒerie la requist v. 39. On peut employer le verbe pour une demande instante, sans concession possible on requiert son droit en justice. Mais au cours d’une bataille requerir un ennemi, c’est l’attaquer violemment et lui faire son affaire 3 Raoul de Cambrai traite sa mĂšre de remasue », dans la chanson Ă©ponyme ; on voit qu’une d ... 16Remanoir, un verbe extrĂȘmement frĂ©quent aussi, offre Ă©galement des sens opposĂ©s. Manoir signifie demeurer chez soi » et remanoir, rester fidĂšlement auprĂšs d’un seigneur, d’un roi » ; c’est la situation dont se plaint violemment Guillaume au dĂ©but du Charroi de NĂźmes car cela ne lui a rien rapportĂ© v. 120 il aurait pu aller rejoindre un autre roi qui lui aurait donnĂ© un fief v. 95-101. Le verbe signifie donc rester bloquĂ© » mais ce qui est bloquĂ© n’évolue plus et peut reculer, voire se volatiliser et disparaĂźtre ; une vieille remasue3est retombĂ©e en enfance. 17On peut par soustraction ĂȘtre laissĂ© volontairement en arriĂšre au cours d’une opĂ©ration En .IIII. aguez sont ça dehors remĂ©s/.M. chevaliers garnis et conraez le Couronnement de Louis, v. 1563-1564 mille chevaliers armĂ©s et organisĂ©s en Ă©quipes sont sĂ©parĂ©s du gros des troupes et placĂ©s en embuscade en quatre endroits diffĂ©rents ». Mais un combattant qui remaint sur le champ de bataille est en fait laissĂ© pour mort. Un Ă©lĂ©ment animĂ© comme un Ă©change de paroles qui remaint cesse de fonctionner ; on dira la bataille remaint, ça n’alla pas plus loin, on en resta lĂ . A la fin de la Chanson de Rolant, les barons sont rĂ©unis en conseil pour juger Ganelon ; terrifiĂ©s par les menaces de Pinabel, l’impressionnant parent de Ganelon, ils trahissent » Charlemagne et proposent l’acquittement Dist l’un a l’altre Bien fait a remaneir. / Laissum le plait ; ils se disent l’un Ă  l’autre il vaut bien mieux s’en tenir lĂ , ne continuons pas le procĂšs »  18Nous allons terminer cette Ă©tude trop rapide et incomplĂšte par un verbe bien intĂ©ressant, sans prĂ©cĂ©dent en latin, recroire, oĂč le prĂ©fixe rend nĂ©gatif le sens du verbe simple croire croire signifie essentiellement croire en la vĂ©ritĂ© de, avoir confiance en ; le sens principal de recroire, extrĂȘmement frĂ©quent dans tous les types de texte, est perdre sa confiance en soi, se fatiguer, se lasser, s’avouer vaincu, ne pas combattre jusqu’à la mort et passer en consĂ©quence pour un lĂąche ; je n’ai jamais vu le sens de croire Ă  nouveau. Au cours d’un combat, on se promet qu’on rendra son adversaire recreant et matĂ© ; Pinabel dans la Chanson de Roland demande Ă  son jeune adversaire, qu’il prĂ©tend vouloir Ă©pargner, de s’avouer vaincu Car te recreiz ! v. 3892. Dans l’Erec de ChrĂ©tien v. 2551, Enide est dĂ©solĂ©e de devoir annoncer Ă  son mari qui a renoncĂ© Ă  livrer des tournois que tout le monde le considĂšre comme un recreant. 4 Les textes juridiques ne nous sont d’aucun secours car ils sont en latin et le verbe n’existe pas ... 5 Dans le Charroi de NĂźmes, le roi Louis remet son gant Ă  Guillaume et ses neveux comme symbole et d ... 19Mais on peut voir aussi s’établir une sorte de valeur d’échange de points de vue et cette idĂ©e va nous permettre d’expliquer un passage de la Chanson de Roland, jugĂ© incomprĂ©hensible par son dernier Ă©diteur, Cesare Segre, un passage, Ă  mes yeux, oĂč le verbe recroire n’a plus le sens de renoncer Ă  prouver ses allĂ©gations en s’avouant vaincu » mais de permettre Ă  un autre de pouvoir prouver la vĂ©ritĂ© de ses allĂ©gations ». D’abord citons trois vers du Roman de la Rose vv. 14181-14183 oĂč un emploi de recroire a Ă©tĂ© relevĂ© dans le glossaire trĂšs complet de Felix Lecoy 
mes face tant que cil recroie,/ por ce que d’amer ne recroie,/qu’el veille autre ami porchacier
 mais qu’elle fasse en sorte que l’autre croie de son cĂŽtĂ© – afin qu’il ne se lasse pas de l’amour – qu’elle cherche Ă  se procurer un autre ami ». Avec donc ce sens de croire pour son compte, quant Ă  soi une chose parfois fausse », je voudrais ajouter un sens qui me paraĂźt relever du vocabulaire juridique4 accepter la parole d’autrui qui paraĂźt de prime abord douteuse ou fausse, ou qui s’oppose Ă  une autre parole comme une vĂ©ritĂ© ; il peut s’agir d’une affirmation, d’un serment solennel, ou comme symbole de cette parole et de celui qui la prononce, d’un gage comme un gant5, avant un duel judiciaire. 20Nous trouvons le premier cas dans Garin le Loherenc. Manuel Galopin, un pilier de taverne quelque peu magicien, raconte devant Begon une histoire assez invraisemblable apprĂ©ciation que m’a confirmĂ©e Jean-Charles Herbin, spĂ©cialiste reconnu de ce type de textes en affirmant de façon peu claire qu’il est le fils aĂźnĂ© du comte de Clermont rĂ©duit par son cadet Ă  une vie de dĂ©bauche ; Respont Begon certes ce poise mie, /-car te recroi, que tu es mes cousins-
 L’éditrice, Anne Iker-Gittleman, qui a vu le problĂšme, note dans le glossaire v. 7281 je te crois Ă  mon tour » ; cette traduction, prĂ©sentĂ©e ainsi, est impossible car il aurait fallu que quelqu’un d’autre, dans le passage, croit avant cela en la parole de Galopin et je pense qu’il faut traduire je suis dĂ©solĂ© de ta situation et si tu le dis, ça doit ĂȘtre vrai,/ j’accepte ta vĂ©ritĂ©, car tu es mon cousin ». 21On trouve une affirmation de vĂ©ritĂ© garantie par un serment, dans le SiĂšge de Barbastre, dans l’édition moderne de Bernard Guidot nous ne sommes pas vraiment dans le monde sĂ©rieux de l’épopĂ©e traditionnelle et Girart qui a acceptĂ© d’écouter et de suivre un paĂŻen » Malaquin, au cours de ses rencontres amoureuses avec une belle Sarrasine, se demande soudain s’il n’a pas Ă©tĂ© trahi ; mais Malaquin l’assure qu’il n’en est rien Sire, dist Malaquins, sor sains le vous jurron. / Se vous volĂ©s juise, loiaument le feron, / que n’i avra boisdie ne nulle mesprison / Je le vos affie bien sor la loy de Mahom ./-Amis, ce dist Gyrars, nous le vos recreon ». Seigneur, dit Malaquin, nous vous le jurerons sur des reliques. Si vous exigez une ordalie, nous agirons avec loyautĂ© en sorte qu’il n’y aura ni ruse ni acte de violence. Je vous le garantis sur la valeur de la religion de Mahomet –Ami, dit Girart, nous nous en remettons Ă  vous/nous vous faisons confiance, devant un serment de cette valeur. » la traduction de recroire vient du glossaire de Guidot ; le pronom rĂ©gime direct le reprĂ©sente le serment agréé, un Ă©lĂ©ment toujours d’ordre religieux. 22AprĂšs ces deux textes quasi parodiques BĂ©gon sait bien que son ivrogne de cousin » affabule ; il est comique d’accorder sa confiance Ă  un serment prĂ©sentĂ© selon des rĂšgles strictes mais au nom d’une religion non chrĂ©tienne, nous abordons le point oĂč deux vĂ©ritĂ©s s’opposent de façon dramatique avec la chanson de geste d’Ami et Amile le traĂźtre HardrĂ© accuse Amile et il n’a d’ailleurs pas tort d’avoir couchĂ© avec Bellissent, la fille de Charlemagne ; l’empereur, furieux du dĂ©shonneur de sa fille, accepte le gage de HardrĂ© lorsque soixante des membres du lignage se prĂ©sentent comme otages » ce sont des gens qui garantissent, sur leurs biens, sur leur vie, la prĂ©sence du combattant le jour du duel judiciaire et jugent et attestent qu’il dit la vĂ©ritĂ©. Amile, qui n’avoue pas les faits mais qui n’en dit rien non plus, a dĂ©clarĂ© ĂȘtre prĂȘt Ă  se battre et doit chercher des otages Ă  son tour vv. 777-778 Seignor, dist-il, franc chevalier mirable, /envers le roi me recreez mon guaige. » L’éditeur Dembowski traduit dans le glossaire par donner caution », ce qui est en gros le sens car il est impossible de donner une traduction mot Ă  mot ; en effet ici recroire a un sens factitif Amile demande Ă  ses amis de lui donner l’occasion de garantir sa parole symbolisĂ©e par le gage, complĂ©ment direct du verbe recroire, de lui permettre de prĂ©senter sa requĂȘte, de faire en sorte, en acceptant de devenir des otages, qu’il puisse soutenir sa vĂ©ritĂ© Ă  lui devant Charles envers le roi par un duel judiciaire ; seulement les amis », qui doivent savoir ce qu’il en est, ne sont pas d’accord pour risquer leurs biens voire leurs vies, et se taisent ; Charlemagne refuse alors au hĂ©ros l’autorisation de soutenir son droit et veut l’exĂ©cuter sur le champ, jusqu’à ce que la reine elle-mĂȘme s’offre comme otage ainsi que sa fille. 23Nous en arrivons au procĂšs de Ganelon dans la Chanson de Roland pour retrouver le mĂȘme vocabulaire et nous allons pouvoir apporter une rĂ©ponse Ă  un problĂšme qui date des premiĂšres Ă©ditions du texte au XIXe siĂšcle. Le jeune et frĂȘle Thierri accuse Ganelon de trahison, s’opposant aux conseillers du roi qui prĂ©fĂšreraient que Charles accorde son pardon au traĂźtre ; aussitĂŽt Pinabel, le gigantesque parent de Ganelon dont il se proclame le champion, remet dans les mains du roi son gant en peau de cerf ; Charles lui demande des pleges plegier », c’est donner un aval comme to pledge en anglais et trente parents du lignage de Ganelon se prĂ©sentent aussitĂŽt ; ço dist li reis E vos recrerai.v. 3848 ». Tierri prĂ©sente aussi son gant droit Ă  Charles, et li emperere li recreit par hostage v. 3852. Ces deux emplois de recroire le mĂȘme verbe est employĂ© Ă  propos du coupable et du champion du roi ont laissĂ©s perplexes tous les traducteurs Il se trouve qu’un des sens de recroire en moyen françaislargement attestĂ© dans les chartes au XIVe siĂšcle d’aprĂšs les exemples citĂ©s dans labase Lexilogos reprenant les dictionnaires Godefroi et le FEW est renoncer Ă  ses droits de poursuite et remettre un prisonnier en libertĂ© ». Tous les Ă©diteurs traducteurs au complet suivent la trĂšs ancienne Ă©dition bilingue de Joseph BĂ©dier qui a dĂ» connaĂźtre ces emplois il remet Ganelon en libertĂ© sous la caution de ses parents vos » ; et avec moins d’unanimitĂ© il remet Thierri en libertĂ© sous la caution des otages qu’il aura forcĂ©ment trouvĂ©s » le texte pour une fois ne dit absolument rien sur eux. Segre, dans les notes de son excellente Ă©dition, fait observer que la chose n’a aucun sens le roi ne peut ni ne veut relĂącher le traĂźtre Ganelon et Thierri n’est pas prisonnier et qu’en plus dans le deuxiĂšme emploi le pronom rĂ©gime li ne peut ĂȘtre le complĂ©ment direct du verbe ; certains Ă©diteurs, dit Segre, corrigent mĂȘme li recreit » en le reçeit ». Je dirai personnellement que, pour la deuxiĂšme sĂ©quence, on peut parfaitement dire que le pronom rĂ©gime direct a Ă©tĂ© Ă©crasĂ© » et qu’on a li pour le li, un phĂ©nomĂšne fort banal dans cet Ă©tat de langue. Nous avons donc un pronom rĂ©gime direct qui reprĂ©sente, dans chacune des formules rigoureusement parallĂšles, le gant » et les pronoms rĂ©gime indirect, chacun des deux combattants en faveur de qui s’effectue le rite suivi par l’empereur ; on ne peut traduire que par accepter la caution prĂ©sentĂ©e par Pinabel/ Thierri comme garantissant la vĂ©racitĂ© temporaire de ses affirmations », ce qui me paraĂźt alors fort logique ; et on ne met pas en doute les deux versions des faits mais il est bien entendu que l’un des deux ne dit pas la droite vĂ©ritĂ©, ce que rĂ©vĂšlera le jugement de Dieu. Il s’agit donc Ă  mon avis d’un emploi juridique technique et formulaire de notre verbe laisser, sous garantie fournie par les otages, momentanĂ©ment la parole Ă  un accusĂ© qui n’a pas Ă©tĂ© pris sur le fait, lui permettre d’exprimer Ă  son tour, quant Ă  lui, ce qu’il dit croire ĂȘtre vrai, emploi qui se retrouve bien attestĂ©, nous l’avons vu, dans les chartes oĂč on peut penser qu’on relĂąche le prisonnier lorsque sa version des faits s’est avĂ©rĂ©e plausible. Re en français 24A partir du XVe siĂšcle, on assiste Ă  une disparition d’un nombre consĂ©quent de nos verbes. Christiane Marchello-Nizia constate la diminution des marques relatives Ă  la place de l’homme dans la langue » ; par exemple – l’évolution est achevĂ©e seulement au XVIIe siĂšcle –, le systĂšme complexe des dĂ©monstratifs de l’ancien français a disparu au profit d’une opposition dĂ©terminants/pronoms, ce qui ne s’est pas fait en espagnol. 25Les auteurs de dictionnaires et les mĂ©diĂ©vistes de la gĂ©nĂ©ration qui nous a prĂ©cĂ©dĂ©s n’ont pas vu qu’il s’agissait d’un phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ral et que les valeurs implicatives de Re- allaient aussi subirle mĂȘme choc on expliquait autrefois que repairier a disparu le jour oĂč on n’a plus compris le sens de revenir dans sa patrie », issu du latin repatriare on peut se demander au contraire si un locuteur mĂ©diĂ©val quelconque a jamais pu faire cette analyse latiniste. Requerir aurait vu s’affaiblir ses emplois Ă  cause de la concurrence de rechercher », alors que les sens disparus ne sont pas proches de ceux que possĂšde rechercher. Ce qu’on constate, c’est que le nom d’action correspondant au verbe subsiste et que la langue qui a perdu son statut de langue V2, attachera dĂ©sormais, Ă  la diffĂ©rence de l’anglais, moins d’importance au verbe et davantage aux noms. 26Voyons d’abord deux verbes qui ont perdu leur sens d’origine en laissant un substantif qui l’a conservĂ© requerir nous a transmis requĂȘte. Regarder nous a transmis certains emplois du mot regard comme avoir droit de regard ; pensons aussi au regard, cette ouverture qui permet d’observer au fond des choses » l’écoulement des eaux usĂ©es au pied des maisons et immeubles. 27Repairier, rentrer chez soi dans sa maison d’origine, ou dans le camp de base, ou auprĂšs du personnage centre de l’action je pourrais en citer des centaines d’exemples qui montrent qu’on a toujours Ă©tĂ© bien loin du latin patria, a bien disparu mais c’était aussi un mot utilisĂ© dans le vocabulaire de la chasse et le repaire a eu d’abord le sens de lieu oĂč l’animal pourchassĂ© veut se rĂ©fugier ; le verbe est restĂ© en anglais, il est encore dans les dictionnaires, je l’ai trouvĂ© dans des romans anglais sur les guerres maritimes Ă  l’époque napolĂ©oniennes avec le commandement All hands hand signifie matelot sans grade repair to the boat, tous leshommes remontent Ă  bord»,mais ce verbe estdevenu totalement dĂ©suet depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, m’ont dit mes informatrices. Recorder, rapporter par Ă©crit son tĂ©moignage », n’est plus reprĂ©sentĂ© que par le recors Ă  l’origine un tĂ©moin assistant l’officier de police, l’affreux recors du Mariage de Figaro. Retraire a disparu en laissant retrait, retraite. Revancher n’est plus utilisĂ©, face Ă  la revanche et au simple venger ; l’anglais a gardĂ© to revenge, the revenge, pour signifier la vengeance interdite en retour s’opposant Ă  la vengeance de celui qui rĂ©tablit la justice, the avenger, un des titres de Dieu dans les textes religieux. Remembrer a laissĂ© le trĂšs littĂ©raire remembrance. Plus personne ne voit recroire dans recru de fatigue. Il ne reste de rescorre arracher au fond des choses ; le verbe simple issu du latin excutere n’a jamais existĂ© en français que la rescousse ce qui rend trĂšsproblĂ©matique la traduction du roman de Joseph Conrad The rescuer, roman dans lequel l’auteur dĂ©cline le verbe to rescue, et les noms rescuer, rescue de façon continuelle. Si Jeanne D’Arc n’avait pas existĂ©, nous ignorerions le mot relapse, Ă  moins de connaĂźtre l’anglais. 6 Sy prioit le roy de Honguerie par ses lettres au roy de France que il voulsist entendre[
]a resist ... 7 La mort[
]mort / seux dont le siecle fait remordre, la mort mord ceux pour qui le monde souffre ... 28On me dira que ces verbes, Ă  part recroire, n’avaient pas de verbe-base non prĂ©fixĂ© pour les soutenir en français mais regretter dont le prĂ©fixe » est bien latin mais dont l’autre Ă©lĂ©ment, probablement un verbe non attestĂ© d’origine germanique signifiant pleurer » n’a pas disparu et le mĂȘme dĂ©sastre est arrivĂ© Ă  des verbes prĂ©fixĂ©s s’opposant Ă  des verbes simples. Rebouter existait Ă  cĂŽtĂ© de bouter Jeanne d’Arc voulait bouter les Anglais hors de France et voulait dire repousser en arriĂšre », mais aussi remettre en place » comme par exemple faire rentrer, en guise de retour Ă  l’envoyeur, des paroles malsĂ©antes et des vantardises dans la gorge Froissart emploie ce mot6 Ă  propos du sort que l’on voulait faire subir Ă  Bayezid, le souverain des Ottomans Ă  la fin du XIVe siĂšcle, lequel n’avait eu de cesse d’insulter les chrĂ©tiens pour les forcer Ă  se croiser » contre lui. Il ne nous reste que le rebouteux, ce personnage qui existe toujours dans nos campagnes et qui remet les os Ă  leur place primitive en les repoussant. De remordre pourtant bien vivant chez Rutebeuf7, nous n’avons plus que le remords et je ne pense pas qu’on voit facilement le rapport avec mordre. Reclure / reclore ne vit plus que dans le mot reclus et le verbe simple clore il se confondait morphologiquement avec clouer a pratiquement disparu aussi. Remanoir me paraĂźt le cas le plus dramatique ce composĂ© extrĂȘmement frĂ©quent de manoir a totalement disparu aprĂšs le XVe siĂšcle, en ne laissant pour toute trace que le terme agricole rĂ©manent. Villon emploie encore ce terme dans le Testament Et Dieu sauve le remanant », au sens de ce qui subsiste de ses amis sur terre et je me suis toujours demandĂ© s’il n’y avait pas encore un emploi de ce verbe dans le refrain de la Ballade des dames du temps jadis. Rappelons les faits Villon suppose un interlocuteur fictif chargĂ© de poser des questions sans rĂ©ponse et le refrain reprend une question elle aussi sans rĂ©ponse Mais ou sont les neiges d’antan ? Que sont devenues les neiges de l’annĂ©e derniĂšre ? Cette traduction littĂ©rale anĂ©antit la poĂ©sie des sonoritĂ©s mais on sait bien que le gĂ©nie amer de Villon Ă©tait fort cruel Ă  l’occasion. Le problĂšme se situe dans l’envoi Prince, n’enquerez de sepmaine Ou elles sont, ne de cest an, Qu’a ce reffrain ne vous remaine Mais ou sont les neiges d’antan ? Testament, 29Les plus grands mĂ©diĂ©vistes Longnon, Foulet, Lanly, Dufournet ont Ă©ditĂ© et traduit ces vers et tous ont affirmĂ© ne pas bien comprendre le sens de remaine. On comprend gĂ©nĂ©ralement Prince ne cherchez pas de toute une semaine oĂč elles sont, ni de toute cette annĂ©e, sans qu’à ce refrain je vous ramĂšne
 », ou parfois de peur que le refrain ne vous ramĂšne Ă  cette question ». Je ne vois pas du tout comment on peut ramener quelqu’un Ă  un refrain ou mĂȘme Ă  une question et on constate que le texte n’est pas sĂ»r A et F ont pour leçon Car ce reffrain le vous remayne ramaine A ». Je proposerais de corriger le Qu’a initial en Que, la forme remaine est alors le subjonctif de remanoir, ce qui est mĂȘme morphologiquement plus plausible. On a alors en traduction sans que ce refrain, devant vos yeux, reste/ se dresse bloquĂ© », comme une fin de non -recevoir ; Ă  question idiote oĂč sont les mortes ?, rĂ©ponse idiote oĂč sont les neiges de l’an passĂ© ?, et le poĂšme se clĂŽt sur une saillie sarcastique. On aurait un emploi de nos pronoms personnels Ă  valeur de datif Ă©thique et le verbe remanoir aurait encore le sens de disparaĂźtre faute d’ĂȘtre activĂ© », qu’il avait dans les sĂ©quences que nous avons rapidement vues la joie, la bataille, la parole remaint, ce qui se traduit par on en resta lĂ  », plus rien ne se passa aprĂšs. 30Nos verbes restants vont toutefois repartir pour un nouveau destin avec le renouvellement du vocabulaire religieux au XVIIe siĂšcle. On impose aux pĂ©nitents de faire une sorte d’introspection en trouvant du positif en eux-mĂȘmes, en leur interdisant de se tourner vers l’extĂ©rieur Rentre en toi-mĂȘme, Octave et cesse de te plaindre, dit Auguste dans Cinna. Des verbes d’action vont donc voir leur procĂšs prendre une direction inversĂ©e, en rentrant vers l’intĂ©rieur, pour servir positivement leurs sujets ou pour leur faire honte et on va trouver Ă  nouveau des verbes de sens opposĂ© ou prĂ©sentant de curieuses particularitĂ©s sĂ©mantiques. Revenir prend ce type de sens intĂ©rieur Ă  partir du XVIIe siĂšcle revenir Ă  soi » veut dire reprendre ses esprits » ; le verbe sera positif aussi sur le plan matĂ©riel faire revenir de la viande, des lĂ©gumes, c’est leur donner, sur le feu, une couleur appĂ©tissante qu’ils n’ont jamais eue avant. D’autres verbes vont simplifier leurs sens recueillir qui signifiait accueillir bien ou mal les invitĂ©s/les ennemis » devant une bonne table ou les armes Ă  la main, va devenir entiĂšrement positif et n’aura comme sens que se tourner vers soi-mĂȘme et ne plus regarder l’extĂ©rieur, ou encore rassembler pour soi des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs ; rencontrer Ă  part en boxe, mais on a choisi son destin et les autres rencontres sportives sont moins dangereuses a perdu pratiquement tous ses emplois militaires et s’est tournĂ© vers l’aspect positif des choses. RequĂ©rir perd tous ses sens, devient positif aussi et signifie demander une chose qui est considĂ©rĂ©e comme due » c’est le plus souvent un terme de droit ou comme exigĂ©e pour que tout se dĂ©roule dans de bonnes conditions on parle alors de requĂ©rir une peine incompressible, des connaissances, des compĂ©tences requises pour tel ou tel type d’actions 31D’autres verbes vont prendre plusieurs directions retourner qui signifiait ou opĂ©rer une retraite ou revenir sur le champ de bataille ou rentrer chez soi va connaĂźtre des emplois supplĂ©mentaires Ă  partir du moyen français dĂšs le XIV siĂšcle, dit Rey le verbe peut noter un bouleversement complet avec d’abord des sens techniques comme retourner la salade XVIIe siĂšcle ou comme retourner un col, des poignets mousquetaire ou des draps ; ces emplois en couture ne sont pas dans les dictionnaires du XIXe et du dĂ©but du XXe siĂšcle faits par des hommes peu au fait de ces travaux alors que le verbe est utilisĂ© avec ce sens dans le PĂšre Goriot de Balzac DĂšs qu’EugĂšne eut le dos tournĂ©, la vieille courut Ă  sa cuisiniĂšre – Prends les draps retournĂ©s, numĂ©ro sept. Par Dieu, c’est toujours assez bon pour un mort » p. 310. Retourner un grand drap usĂ© au milieu consiste Ă  couper tout du long la partie usĂ©e au centre, retourner les deux morceaux restants, c’est-Ă -dire faire basculer les lisiĂšres vers le centre et les coudre ensemble finement au point de surjet, tout en faisant des ourlets sur les parties anciennement au centre devenues les lisiĂšres ; la partie centrale du nouveau petit drap manque Ă©videmment toujours d’agrĂ©ment. Si on retourne un col ou des poignets, la partie usĂ©e Ă  l’endroit, dĂ©cousue, retournĂ©e et recousue, passe Ă  l’envers. Le verbe oscille donc dĂ©sormais entre deux idĂ©es opposĂ©es un bouleversement, une manƓuvre de retournement un emploi connu dans le domaine spatial, et dans l’album Tintin, On a marchĂ© sur la lune et un retour compensatoire vers un Ă©tat antĂ©rieur des choses ou un meilleur Ă©tat il est considĂ©rĂ© comme positif de retourner un drap dans le cadre de ce qui fut la bonne Ă©conomie bourgeoise, de retourner un espion pour le bien du service, mais retourner sa veste est honteux, retourner une gifle, un juste retour des choses. Et le bouleversement ne se situe plus seulement au niveau de la rĂ©alitĂ© Ă  partir du XIXe siĂšcle, le dictionnaire de Rey note que le verbe marque un bouleversement intĂ©rieur, une violente Ă©motion on se retourne sur son passĂ©, on regarde en soi-mĂȘme. 32Retrouver est bien intĂ©ressant aussi et bien compliquĂ© Ă  Ă©tudier si je dis on a retrouvĂ© des empreintes de dinosaure sur ce chemin rocheux », cela peut vouloir dire qu’on ne les avait pas ni vues ni trouvĂ©es auparavant et qu’une recherche plus approfondie les a fait dĂ©couvrir. Un de mes amis un peu paranoĂŻaque a une fois intimĂ© l’ordre – Ă  un groupe dont je faisais partie – je vous retrouve ici » tout en nous quittant et traversant une rue sans autre explication ; nous avons cru en toute bonne foi que cela voulait dire je vous retrouve ici aprĂšs que vous avez fait vos achats » donc un sens proche non pas seulement de en arriĂšre » car il ne nous a pas trouvĂ©s avant mais de marque d’intĂ©rĂȘt pour la situation antĂ©rieure Ă  rĂ©tablir ; mais notre ami voulait en fait dire Vous ĂȘtes lĂ  oĂč vous vous trouvez en ce moment, je vous veux ici bloquĂ©s Ă  m’attendre jusqu’à mon retour » comme pour le verbe remanoir en ancien français ; j’ai dĂ©duit ces sens aprĂšs qu’il s’est assez violemment plaint je suis revenu au bout de mĂȘme pas trois minutes et vous n’étiez plus lĂ  ». 33Relever connaĂźt aussi plusieurs emplois ; si on relĂšve quelqu’un de ses fonctions, c’est nĂ©gatif et c’est une perte ; si on relĂšve une fonction, un titre qui Ă©tait tombĂ©, un nom qui n’était plus reprĂ©sentĂ© le sens mĂ©lioratif date d’aprĂšs Rey du XVIe siĂšcle on fait monter tout cela en honneur, si on relĂšve une sauce ou un plat, on en amĂ©liore le goĂ»t ; si on relĂšve des mailles sur le bas d’un tricot, cela permet de faire une jolie bordure ; si on relĂšve des soldats pensons Ă  la formule mythique la relĂšve pendant la guerre des tranchĂ©es, on les Ă©change contre leurs Ă©quivalents ; si on relĂšve des notes sur l’ordinateur, c’est encore un simple transfert ; si on relĂšve un prix, des exigences, c’est positif et c’est un gain pour certains. Le mĂȘme verbe signifie donc Ă  la fois gagner, rester tel quel et perdre. 34RĂ©signer connaĂźtra aussi aprĂšs le XVI siĂšcle deux emplois opposĂ©s de l’ancien français au français moderne, on rĂ©signe une charge je n’ai trouvĂ© nulle part le rapport avec le verbe signer signe-t-on sa dĂ©mission aprĂšs avoir signĂ© une acceptation ? ; mais aussi, et c’est un sens issu de la thĂ©ologie protestante, on se rĂ©signe Ă  son sort pour obĂ©ir Ă  Dieu ; donc on refuse ou on accepte, suivant le type de complĂ©ment qui suit le verbe. 8 L’anglais pour opposer deux sens diffĂ©rents de ceux du français dans des verbes notant des Ă©tats ... 35Je pense que le verbe regretter il est trop intĂ©ressant pour que des raisons formelles me fassent renoncer Ă  en parlerĂ©tudiĂ© par Claudine Normand se situe dans ce contexte en ancien français regretter signifie dĂ©plorer la mort d’un ĂȘtre cher », pleurer sur une sĂ©paration, mais parfois aussi dĂ©plorer une simple absence due Ă  une sĂ©rie d’évĂ©nements » Orson de Beauvais, hĂ©ros d’une chanson Ă©ponyme, dans sa prison et terre sarrasine, regrete Beauvais et dans Renaut de Montauban, chanson oĂč les frĂšres et cousins sont souvent sĂ©parĂ©s dans les combats, Maugis regrete Renaut, Renaut regrete Maugis.., Renaut regrete Bayard son cheval aux dons magiques et c’est ce type d’emploi qui donnera le deuxiĂšme sens du verbe actuel. En français moderne, en suivant l’analyse extrĂȘmement fine de notre collĂšgue et amie Claudine, suivant le type de complĂ©ment8, regretter veut dire qu’on aurait voulu qu’une chose n’ait pas eu lieu le sens date du XVIe siĂšcle ou qu’on voudrait au fond des choses, en se retournant vers soi-mĂȘme, c’est moi qui ajoute ces prĂ©cisions aux propos de C. Normand qu’une chose perdue je ne regrette rien ait encore lieu. Il y a Ă©videmment des cas oĂč l’interprĂ©tation dĂ©pend de notre connaissance de la situation extĂ©rieure ; si, dans un compte-rendu de procĂšs, on regrette le huis clos, pour interprĂ©ter la sĂ©quence il faut savoir auparavant si le huis clos a Ă©tĂ© acceptĂ© ou si au contraire, il a Ă©tĂ© refusĂ© ; la question ne se pose pas si on regrette le passĂ©, car cet Ă©lĂ©ment appartient au monde de ce qui a dĂ©jĂ  eu lieu. 36Pensons au verbe recaler, en laissant de cĂŽtĂ© le sens de caler Ă  nouveau, en arriĂšre ». J’ai lu un article dans Science et Vie aoĂ»t 2009, N. Ayache sur la lecture des images mĂ©dicales acquises avec des modalitĂ©s diffĂ©rentes Nous avons d’abord cru qu’il fallait repĂ©rer des points caractĂ©ristiques dans chacune des deux images pour guider leur “recalage” ; par exemple des lignes saillantes Ă  la surface du cortex pour recaler les images du cerveau » ; il s’agit donc de faire coĂŻncider des choses diffĂ©rentes et nouvelles pour bien fonctionner dans la mĂȘme sĂ©rie, c’est positif ; mais si on recale un candidat, on refuse de le faire entrer dans la sĂ©rie et c’est nĂ©gatif. 37Nous avons vu que les interprĂ©tations dĂ©pendait du type de complĂ©ment mais il arrive que le sujet s’il ne s’agit pas de l’animĂ© humain concernĂ© fasse aussi modifier le sens du verbe ; j’ai entendu les deux exemples suivants prononcĂ©s par C. Hondelatte, le prĂ©sentateur de l’émission Faites entrer l’accusĂ© » sur la chaĂźne 2 Le piĂšge se referme tout fonctionne bien, ce qu’on cherchait porte ses fruits ; la piste se referme, tout va mal, c’est une impasse, ce qu’on cherchait n’aboutit Ă  rien. Rebondir ne veut pas forcĂ©ment dire repartir en arriĂšre », il acquiert un sens positif ; si je dis l’économie repart, rebondit ; c’est positif, mais si je dis le ballon rebondit sur le poteau, c’est la catastrophe. Il y a aussi des cas oĂč il n’y a qu’une diffĂ©rence aspectuelle je vais me refaire, tout ira bien si on me laisse du temps » ; je suis refait, on m’a eu ». Je pense qu’on pourrait faire une recherche gĂ©nĂ©rale sur ces types d’emploi opposĂ©s en cherchant comment fonctionnent alternativement, dans une sorte de mouvement oscillatoire, la compensation un des sens principaux en français moderne et le bouleversement dans un cadre oĂč regretter ne semble plus ĂȘtre une exception aussi notable qu’elle paraissait. 38Il y a en fait des quantitĂ©s d’emploi de verbes prĂ©fixĂ©s en Re- qui tĂ©moignent de ce regard critique et de cette reprise en main du texte par le texte mĂȘme qui constate, aprĂšs calculs et rĂ©flexions diverses, que les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent dans une sorte de logique immanente ; on ne s’étonnera pas de retrouver ici le vocabulaire juridique et journalistique il a Ă©tĂ© rattrapĂ© par son passĂ© ; il est renvoyĂ© devant un tribunal ; les affaires se retrouvent exposĂ©es au grand jour ; le tribunal rejette la demande de remise en libertĂ© ; l’affaire rebondit ; ce personnage rebondit. L’interprĂ©tation avec le sens de Ă  nouveau, en arriĂšre, est Ă©videmment exclue ĂȘtre renvoyĂ© devant un tribunal s’oppose mĂȘme Ă  ĂȘtre renvoyĂ© pour faute grave. 39Certains noms prĂ©sentent Ă©galement des sens opposĂ©s si on fait une remise de chĂšques, on donne un objet ; si on fait une remise sur un prix, on accepte de moins recevoir et une remise est un garage oĂč on laisse des objets bloquĂ©s sans les utiliser. 40Nous allons passer Ă  prĂ©sent Ă  une langue la moitiĂ© de son vocabulaire est d’origine française, ai-je entendu dire au professeur d’anglo-normand, Ian Short qui a la particularitĂ© de faire la part belle aux verbes. Re- en anglais 41Le premier mot d’anglais que j’ai appris est la cĂ©lĂšbre consigne Remember, la phrase prononcĂ©e par Charles I sur l’échafaud dans Vingt ans aprĂšs il s’agissait de garder profondĂ©ment au fond de la mĂ©moire quelque chose de capital pour s’en servir le jour voulu ; l’élĂ©ment Re- paraĂźt jouer un rĂŽle mĂȘme si le verbe non prĂ©fixĂ© n’existe pas. Je continuerai un jour ce travail en Ă©tudiant Re- en moyen anglais, Ă©tat de langue que je ne domine pas encore assez. Mes exemples ne sont pas pris dans les dictionnaires car ces vingt derniĂšres annĂ©es, outre des Ɠuvres de Dickens, Jane Austen et Walter Scot, j’ai relu les sĂ©ries mĂ©diĂ©vales de Tolkien, lu Dan Simmons, Robin Hobbs, Robert Jordan, Martin ; j’ai lu tous les Harry Potter, les rĂ©cits historiques de Diana Gabaldon et de Bernard Cornwell, les sĂ©ries d’aventures maritimes Ă  l’époque napolĂ©onienne de J. Forrester et Patrick O’ Brien, Ɠuvres pour lesquelles j’ai dĂ» apprendre tout le vocabulaire de la marine Ă  voile 
Je regarde aussi tous mes DVD en version originale anglaise, tout cela en notant depuis plus de quinze ans tous les Re- queje rencontre j’ai des milliers de relevĂ©s ; tout cela explique que je puisse me sentir aussi capable d’écrire sur de l’anglais que sur du latin. Je me suis nĂ©anmoins renseignĂ©e, en qui concerne resort en particulier, en prenant comme informatrices deux dames anglaises rencontrĂ©es Ă  Bornemouth, et une voisine et amie d’origine australienne, agrĂ©gĂ©e d’anglais. 42L’anglais accorde une importance notoire au verbe dans la phrase, ce qui explique qu’il ait conservĂ© des verbes qui ont disparu du français to remain, de remanoir ; to record de recorder ; to repair de repairier, ce dernier ayant souffert de l’homonymie avec to repair, de rĂ©parer. N’importe quel nom commun peut devenir un verbe dans cette langue marquĂ©e par une absence notable de morphologie, ce qui permet de reconnaĂźtre instantanĂ©ment le nom d’origine a wolf est un loup glouton et to wolf veut dire engloutir comme un loup, mushroom, le champignon se retrouve dans to mushroom, pousser et s’étendre comme le font les champignons ; a stump est un tronçon, un moignon et to stump signifie aller clopin-clopant. Les verbes s’emploient trĂšs facilement de façon diathĂ©tiquement neutre I walk, je me promĂšne ; I walk the dog, je promĂšne le chien ; I walk the horse, je fais marcher le cheval au pas pour le laisser se refroidir en douceur aprĂšs un effort soutenu. La distinction actif /passif a des rĂšgles trĂšs dĂ©licates si on parle de relieved tears, il ne s’agit pas de larmes lĂąchĂ©es mais de larmes exprimant le soulagement to relieve voulant dire relĂącher, ĂŽter ou soulager ». Les verbes peuvent prendre une valeur factitive The colorful tapestries on the wall has earned their weavers silver R. Jordan, The Wheel of time, I les brillantes tapisseries sur le mur avaient fait gagner de l’argent aux tisserands qui les avaient faites ».On peut Ă©galement transformer un verbe en une sorte de nom en lui adjoignant le suffixe –ing, avec le sens de le fait de ».Je cite une notice informatique Latex Eventually you will want to typset a document that requires a more sophisticated formating that you can obtain by informating the two sample imput files ; nous emploierions, Ă  la place du verbe en –ing, un nom par le formatage de
 Cette tournure est obligatoire aprĂšs prĂ©position. 43Il faut noter que l’anglais en gĂ©nĂ©ral n’a conservĂ© que les verbes composĂ©s de l’anglo-normand ; manoir, estorer, querre/querir, membrer, conoistre ont cĂ©dĂ© la place devant les correspondants prĂ©fixĂ©s comme si la langue tenait Ă  conserver la possibilitĂ© de jeter un regard sur les choses ; la forme encore trĂšs française je ne sais pas comment cela se prononce reconnoitre est toujours employĂ©e sur le plan militaire ou naval pour une reconnaissance du terrain mais on peut l’utiliser au sens d’aller Ă  la dĂ©couverte des choses. 44Le prĂ©fixe en anglais peut bien sĂ»r avoir le sens de Ă  nouveau » et dans ce cas-lĂ , j’ai constatĂ© que le prĂ©fixe Ă©tait sĂ©parĂ© de la base par un trait d’union, comme s’il s’agissait d’une valeur qui n’était vraiment pas la valeur de base to re-man a man-of-war signifie rĂ©armer un vaisseau de ligne ». Sinon Re- exprime toujours une certaine exigence de la conscience, un effort violent, et intensifie la forme du verbe simple, lorsqu’elle existe. To require issu de l’ancien français requĂ©rir mais n’ayant pas conservĂ© la forme simple quĂ©rir exprime un ordre auquel on ne peut dĂ©sobĂ©ir il s’emploie aussi au passif pour des animĂ©s humains ; les officiers de marine reçoivent leur lettres d’ordre commençant par You are required to
 Il s’agit toujours d’ordre donnĂ© par un supĂ©rieur Ă  un infĂ©rieur et pour exprimer une demande Ă©mise par un infĂ©rieur, l’anglais a créé to request un dĂ©rivĂ© morphologique du participe du verbe latin quaero latincomme le montre cet exemple tirĂ© du film Black Hawk down La chute du faucon noir », 2002, R. Scott un avion survole Mogadiscio en proie Ă  la guerre civile et Ă  la famine Control order –Command super 64- We got militia shoting civilians at the food distribution centre. Request permission to engage. Over- Super 64, are you tahing fire? –Negative command –Negatif control, juridiction 64. We cannot intervene. Return to base. Over ». Le pilote demande la permission et il tient Ă  l’obtenir d’intervenir en voyant la milice tirer sur la population civile, permission qui sera refusĂ©e. On voit en tout cas que mĂȘme si les verbes non prĂ©fixĂ©s n’existent pas, la langue tient Ă  la valeur sĂ©mantique du prĂ©fixe puisqu’elle s’avĂšre capable de fabriquer un verbe en lui adjoignant et le prĂ©fixe et sa valeur habituelle. 45To remain notre ancien verbe remanoir a perdu, Ă  peu prĂšs en mĂȘme temps que le verbe français, au XIVe siĂšcle, le sens de disparaĂźtre » je l’ai cherchĂ© dans le dictionnaire d’Oxford, mais ce sera ma seule notation diachronique ; il exprime toujours comme en ancien français une idĂ©e de soustraction ou de blocage her mouth remained open, elle resta la bouche ouverte. Le verbe a aussi le sens de rester aprĂšs soustraction » The gaiety is gone, of course it is, but an atonishing fortitude remains ; la gaietĂ© a disparu, c’est normal, mais une Ă©tonnante force intĂ©rieure se maintient intacte O’Brian, Blue at the mizzen, Du Bleu au mĂąt d’artimon ». Trois noms dĂ©rivent du verbe, exprimant tous trois l’idĂ©e d’un aspect bloquĂ© en suspens en ce qui concerne remains, il s’agit de restes non identifiables, des ossements humains, des restes de nourriture non mangeables, des ruines ; remnants le français remanant avec la valeur d’aspect du participe prĂ©sent s’emploie par exemple pour un donjon qui se dresse intact au milieu d’un chĂąteau en ruines, pour des restes de repas rĂ©utilisables, et dans la Bible, pour les ĂȘtres humains calculĂ©s et momentanĂ©ment Ă©pargnĂ©s par la colĂšre de l’Eternel ; remainder est le rĂ©sultat d’une soustraction on prend dans une boĂźte des documents, on trie ceux qui prĂ©sentent de l’intĂ©rĂȘt et on replace the remainder dans la boĂźte 46Nous avons vu que l’anglais avait prĂ©fixĂ© ainsi des verbes non issus du fonds français, comme to mind et to call ainsi que to reward gard- et ward viennent dela mĂȘme racine indo-europĂ©enne avec le sens de surveiller, regarder », et comme le roi, au cours d’un tournoi, jetait un Ɠil attentif et bienveillant sur le vainqueur, to reward a pris le sens de rĂ©compenser ». To mind n’exprime qu’une attention modĂ©rĂ©e pour un problĂšme posĂ© Ă  la personne considĂ©rĂ©e, ou que le fait d’associer des choses sans grande importance. Prenons un exemple chez R. Jordan une des hĂ©roĂŻnes Elayne constate que ses amies se conduisent comme des fillettes prises en faute ; Elayne still wasminded of nothing so much as a group of novices having a pillow-fight after Last has tolled when the mistress of novices walked in, Elayne ne trouvait rien de plus proche, en guise d’association d’idĂ©es, que l’image de novices en train de se livrer Ă  une bataille de polochons aprĂšs que l’heure du coucher a sonnĂ©, au moment oĂč la maĂźtresse des novices fait son entrĂ©e ». Au contraire si on emploie to remind, on veut signifier c’est une forme d’intensivitĂ© que quelqu’un a un intĂ©rĂȘt personnel trĂšs marquĂ© Ă  garder une chose, extĂ©rieure Ă  lui, au premier plan de sa conscience, comme le montre cet exemple tirĂ© du film Diamonds are forever, un James Bond » Are you paying attention ? May I remind you, 007, that Blofeld’s dead. Finished. M’écoutez-vous attentivement? Puis-je vous demander de garder clairement prĂ©sent Ă  l’esprit le fait que Blofeld est mort. TerminĂ© ». C’est moi qui traduis. Le mot reminder dĂ©signe une sorte d’avertissement a reminder of peace est une exhortations Ă  faire la paix Quand on veut appuyer ces dires, on peut insĂ©rer I collect ou I recollect le premier s’emploie pour dire qu’on se rĂ©fĂšre Ă  des choses dont on a entendu parler, mais si on emploie I recollect, on fait rĂ©fĂ©rence Ă  des connaissances personnelles apprises et assimilĂ©es. L’anglais, dans le domaine du rappel Ă  la mĂ©moire, dispose encore de to recall, s’il s’agit d’évoquer en esprit des souvenirs intĂ©rieurs mais extĂ©rieurs Ă  la situation prĂ©sente. 47Nous terminerons par une Ă©tude rapide de to remove ; il s’oppose Ă  to move qui signifie simplement bouger, se remuer car notre prĂ©fixe, nous l’avons vu, ouvre toutes sortes de portes le verbe, un peu comme les verbes de l’ancien français, passe de se dĂ©placer, Ă©loigner, ĂŽter » Ă  Ă©ventuellement assassiner », un effacement plus dĂ©finitif. Des cousins germains, donc proches, se disent cousins once removed, et on peut continuer Ă  compter les degrĂ©s de parentĂ© ; on emploie ce verbe pour quelqu’un proche de la misĂšre She was at the edge of her resources, only one step removed from those beggars R. Jordan ; elle voyait arriver la fin de ses ressources, une seule marche la sĂ©parait de ces mendiants ». Si on est relevĂ© de ses fonctions, on emploie to be removed from office. Les derniers avatars de Re- 9 Le titre du roman de Galien li RestaurĂ© indique qu’il s’agit d’un jeune homme un fils qu’a donnĂ© ... 48L’anglais et le français se sont toujours influencĂ©s l’un l’autre et un certains nombre de noms d’action correspondant Ă  nos anciens verbes en Re- nous reviendront par l’intermĂ©diaire de l’anglais. Nous avons vu que plusieurs noms dĂ©rivĂ©s avaient survĂ©cu dans la langue classique Ă  la disparition de leurs verbes, et nous allons constater que cette deuxiĂšme vague ne nous fera adopter que des noms, ce qui confirme la primautĂ© du nom sur le verbe en français. Et mĂȘme si le verbe existait encore en français avec un sens affaibli, nous n’avons pas retenu le verbe anglais conservant l’ancien sens, nous n’avons pris que le nom. Nous avons perdu restaurer9au sens de reprendre la place lĂ©gitimement due, nous n’avons pas rĂ©empruntĂ© to restore, mais l’importance de the restoration of king Charles II nous a permis d’introduire la Restauration 1814-1830 en tant que rĂ©gimepolitique et pĂ©riode historique et artistique ; c’est nĂ©anmoins un terme qui m’a rendue perplexe lorsque j’ai lu pour la premiĂšre fois Vingt Ans aprĂšs, car on y voyait que, pour Dumas, ce n’était pas encore un terme figĂ©. Je pense au mot record qui n’a plus en français le sens d’enregistrement la prĂ©cision au fond du cƓur » est perdue mais celui d’exploit sportif ; en effet un record non homologuĂ© ne sera pas enregistrĂ©. Le verbe to revolve et ses dĂ©rivĂ©s nous a laissĂ© le revolver et Ă  notre Ă©poque le crĂ©dit revolving qui implique que dĂšs le premier remboursement la capacitĂ© Ă  emprunter du consommateur repart Ă  plein et lui permet de rĂ©emprunter dans une spirale dĂ©roulĂ©e sans limite. Le mot rĂ©manence en science nous revient par l’anglais ; pensons aussi Ă  la rĂ©silience terme utilisĂ© pour la rĂ©sistance des mĂ©taux passĂ© en psychologie. La descendance la plus Ă©tonnante est celle de l’ancien français ressortir, qui signifiait avancer » ou reculer/faire » encore avec de nouveaux sens intĂ©ressants, Ă©tudiĂ©s par Michel ArrivĂ© ; des anciens sens, il nous reste le nom ressort qui note encore l’idĂ©e d’aller dans tous les sens en rebondissant. J’ai dĂ©couvert le sens de son correspondant anglais resort en lisant une publicitĂ© pour la cĂ©lĂšbre station balnĂ©aire de Bournemouth dans laquelle ont sĂ©journĂ© loin du monde et du bruit tous les Ă©crivains anglais de Thomas Hardy Ă  Tolkien resort dĂ©signe un ensemble plein d’agrĂ©ments, choisi, triĂ© le verbe simple est to sort out, trier, choisir aprĂšs un tri, to resort signifiant recourir Ă  », créé Ă  l’écart par une communautĂ© humaine dans l’idĂ©e de servir de refuge. Dans l’oppressant premier film de Steven Spielberg, Jaws MĂąchoires », en français les Dents de la mer », le maire de l’üle explique aux visiteurs du week-end Ă  quel point Amity Island is a resort » rempli de charme paradisiaque d’autant plus que amity means friendship » ; et il n’est pas besoin d’ĂȘtre un cinĂ©phile pour constater le sens macabre dĂ©volu Ă  amitiĂ© » derriĂšre amity, en pensant au requin qui s’est retranchĂ© dans un paradis trĂšs personnel et en Ă©voquant aussi le trĂšs gore Amityville. Resort est devenu quasiment un mot courant en français pour dĂ©signer soit un complexe comme le monde dĂ©calĂ© de Disneyworld ou des titres de jeux vidĂ©o sur la Wii se dĂ©roulant sur une Ăźle ou dans un autre type d’univers clos et reculĂ©. 49L’on peut toutefois constater un certain retour de nos verbes ; je trouve que restaurer au sens de redonner Ă  un meuble, une habitation son apparence et sa vie d’origine gagne une place dans nos prĂ©occupations. On peut noter un tout nouveau rĂ©maner on le trouve dĂ©jĂ  de fait sous cette forme dans Renaut de Montauban, au sens de persister avec une forme de dĂ©termination et avec un passage dans la conjugaison des verbes Ă  une base et Ă  infinitif vocalique en -er, que j’ai entendu dans la bouche de chercheurs en physique du soleil, des gens qui ont l’habitude de rĂ©diger tous leurs travaux en anglais un anglais fort romanisĂ© ils ont Ă©tĂ© assez Ă©tonnĂ©s en constatant que si je connaissais parfaitement le sens qu’ils donnaient au verbe, j’ignorais totalement qu’il Ă©tait utilisĂ© de façon courante dans leur vocabulaire. Conclusion 50Une fois terminĂ© notre pĂ©riple, je noterai en particulier la stabilitĂ© de notre prĂ©fixe En diachronie on voit le plus souvent les Ă©lĂ©ments changer de sens et se figer et il est assez exceptionnel de constater que ce n’est pas le cas. De plus Re- semble exister dans toutes les langues romanes l’anglais est un cas Ă  part. MĂȘme si ce prĂ©fixe » a Ă©tĂ© attaquĂ© Ă  la fin de l’ancien français, on a vu qu’il avait pu reprendre une seconde vie en prenant des valeurs intĂ©rieures positives et un emploi comme celui du tout nouveau rĂ©maner est encourageant. Il est quand mĂȘme Ă©tonnant de noter que les locuteurs interrogĂ©s ne donnent pour sens Ă  notre prĂ©fixe que celui de Ă  nouveau aprĂšs avoir Ă©tĂ© en arriĂšre » faire et refaire, nouer et renouer et que les autres significations ne sont pas facilement perçues et encore moins acceptĂ©es ; mais on sait que les faits sĂ©mantiques comme la plupart des faits linguistiques ne sont pas des faits qui s’imposent de prime abord ; les significations implicatives ne sont pas non plus aisĂ©es Ă  percevoir, surtout lorsque ce n’est pas le sujet grammatical qui commande ces oppositions. J’espĂšre avoir rĂ©ussi Ă  prouver qu’on peut confĂ©rer Ă  notre Ă©lĂ©ment des valeurs aspectuelles plutĂŽt que des valeurs modales. Cette analyse incomplĂšte se veut ĂȘtre une premiĂšre approche dans une tentative pour trouver des rĂ©gularitĂ©s et pour classer ensemble des Ă©lĂ©ments qui paraissent opaques, Ă©pars, exceptionnels, voire dĂ©nuĂ©s de sens et de les rassembler dans une vaste continuitĂ© diachronique. NePas Avoir Confiance. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre D. Les solutions pour NE PAS AVOIR CONFIANCE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle. Dans tes Ă©crits, il t’arrive probablement de croiser un mot que tu ne sais pas comment orthographier parce qu’il se prononce de la mĂȘme façon qu’un autre
 Il s’agit d’un homonyme ! Il peut ĂȘtre un peu pĂ©rilleux de trouver l’orthographe appropriĂ©e, mais pas de panique, on te guide dans cet article pour que tu connaisses une liste des homonymes sur le bout des doigts ! Qu’est-ce qu’un homonyme ? đŸ€” Commençons par une petite dĂ©finition pour s’y retrouver ! Qu’est-ce qu’un homonyme ? Ce terme vient des mots grecs “homĂłs” semblable, pareil et onoma, Ăłnyma noms. On pourrait donc le traduire par “mĂȘme nom”. 👉 Un homonyme est un mot qui s’écrit ou se prononce de la mĂȘme façon qu’un autre mais dont le sens est diffĂ©rent. On en distingue plusieurs types diffĂ©rents Les homophones Comme l’indique le “phone” du mot signifiant “voix” en grec ancien, un homophone est un mot qui se prononce de la mĂȘme façon qu’un autre mais dont le sens et l’orthographe sont diffĂ©rents. Exemple Le pain l’aliment et le pin l’arbre Les homographes En grec ancien “grapho” signifie “j’écris”. Un homographe est un mot qui s’écrit de la mĂȘme façon qu’un autre sans que le sens ou la prononciation soient les mĂȘmes. Exemple “Mes fils ont cassĂ© mes fils”. Le premier “fils” dĂ©signe les enfants d’un quelqu’un tandis que le deuxiĂšme dĂ©signe les fils de couture. La prononciation est diffĂ©rente. Les homonymes parfaits Les homonymes parfaits sont des mots qui se prononcent et s’écrivent de la mĂȘme façon, mais qui n’ont pas le mĂȘme sens. Exemple la page d’un livre et le page le valet du roi se prononcent et s’écrivent de la mĂȘme façon. 💡 Les paronymes ressemblent Ă  des homonymes, mais n’en sont pas ! Il s’agit de deux mots qui sont proches au niveau de la sonoritĂ©, mais ce ne sont pas exactement les mĂȘmes. Exemple imminent et Ă©minent À lire aussi Liste des homonymes Ă  connaĂźtre 📜 Pour t’aider, voici une petite liste d’homonymes pour ne plus jamais te tromper ! 😉 Liste des homonymes lexicaux Parmi les homonymes, on retrouve les homonymes lexicaux. Ceux-ci appartiennent souvent Ă  la mĂȘme classe grammaticale et c’est le sens de la phrase qui permet de savoir quelle orthographe utiliser. Air / Aire / Ère / Erre / HĂšre Air dĂ©signe l’air que l’on respireAire dĂ©signe une portion de surface limitĂ©eÈre dĂ©signe une pĂ©riode assez longueErre dĂ©signe la vitesse d’un navire ou vient du verbe “errer” qui signifie marcher au hasardHĂšre dĂ©signe un jeune cerf ou daim Amande / Amende Amande dĂ©signe le fruit Ă  coque que l’on mangeAmende dĂ©signe une peine pĂ©cuniaire donnĂ©e par les policiers ou le tribunal par exemple Ancre / Encre Ancre il s’agit de celle du bateauEncre il s’agit de celle que l’on utilise pour Ă©crire Au / Eau / Haut Au Ă  la fois le symbole chimique de l’or et un article pouvant se mettre au pluriel auxEau bah
 de l’eau, ce qui se trouve en hauteur Balai / Ballet Balai outil utilisĂ© pour faire le mĂ©nageBallet danse exĂ©cutĂ©e par plusieurs danseurs ChaĂźne / ChĂȘne ChaĂźne peut dĂ©signer une succession entrelacĂ©e d’anneaux ou la chaĂźne de tĂ©lĂ©visionChĂȘne dĂ©signe l’arbre Chair / ChĂšre / Cher Chair dĂ©signe la peauChĂšre dĂ©signe la nourriture ou la formule de politesse au fĂ©minin qui commence une lettre “ChĂšre Lisa
”Cher dĂ©signe quelque chose qui est couteux ou la formule de politesse au masculin qui commence une lettre “Cher professeur
” Cour / Cours / Court / Courre Cour espace dĂ©couvert entourĂ© de mursCours un cours de mathĂ©matique ou la deuxiĂšme personne du singulier du verbe courir au prĂ©sentCourt l’inverse de long ou la troisiĂšme personne du singulier du verbe courir au prĂ©sentCourre utiliser dans l’expression “chasse Ă  cour” qui consiste Ă  poursuivre le gibier que lon chasse Crois / CroĂźs / Croix Crois premiĂšre ou deuxiĂšme personne du singulier du verbe croire au prĂ©sentCroĂźvg> Pourcela, vous ne disposez que des dĂ©finitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois ĂȘtre prĂ©sentes pour le mot Ă  deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de dĂ©couvrir la solution complĂšte de Codycross. Voici le mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Verbe, ne pas avoir confiance en quelque chose" (groupe 92 – grille n°4) : Conjugaison, usage et exemples d'avoir Le verbe irrĂ©gulier français avoir, qui signifie "avoir", est l'un des verbes français les plus frĂ©quemment utilisĂ©s. Avoir est aussi un verbe auxiliaire, ce qui signifie qu'il est utilisĂ© pour former des temps composĂ©s, comme le passĂ© composĂ©. Étant donnĂ© que la plupart des verbes français utilisent avoir pour former leurs temps composĂ©s, il est essentiel de mĂ©moriser et de comprendre avoir. Certaines des conjugaisons d' avoir sont si irrĂ©guliĂšres que vous devez simplement les mĂ©moriser. Dans cet article, vous trouverez les conjugaisons les plus utilisĂ©es d' avoir le prĂ©sent, le prĂ©sent progressif, le passĂ© composĂ©, l'imparfait, le futur simple et le futur proche de l'indicatif, le conditionnel, le prĂ©sent du subjonctif, ainsi que l'impĂ©ratif et le gĂ©rondif . Prononciation de 'avoir' Attention Ă  la prononciation de ce verbe. En français formel, il existe de nombreuses liaisons sonores impliquĂ©es dans la prononciation d' avoir Nous avons > Nous Z-avons Vous avez > Vous Z-avez Ils/Elles ont > Ils Z-ont silencieux t Beaucoup d'Ă©lĂšves confondent la prononciation de ils ont aller , son Z et ils sont ĂȘtre , son S, alors faites Ă©galement attention Ă  cela. Dans le français moderne informel, il y a beaucoup de "glidings" Ă©lisions. Par exemple, tu as se prononce ta. Les glissements sont Ă©galement Ă©vidents avec les prononciations courantes de l'expression courante il ya il y a / il y a il ya = ya il n'y a pas de = yapad il y en a = yan na Expressions idiomatiques avec 'avoir' Avoir est utilisĂ© dans de nombreuses expressions françaises. Voici quelques exemples J'ai faim . > J'ai faim. J'ai soif. > J'ai soif. J'ai chaud > j'ai chaud j'ai chaud avoir ___ ans > avoir ___ ans avoir besoin de > avoir besoin avoir envie de > vouloir Indicatif prĂ©sent ï»żVoici les conjugaisons du prĂ©sent de l'indicatif . Je ai J'ai une grande famille. J'ai une grande famille. Ma comme Tu comme trois soeurs. Vous avez trois sƓurs. Ils/Elles/On un Elle a beaucoup d'amis. Elle a beaucoup d'amis. Nous avoir Nous avons une nouvelle voiture. Nous avons une nouvelle voiture. Vous avez Vous avez deux chiens. Vous avez deux chiens. Ils/Elles ont Elles ont les yeux verts. Ils ont les yeux verts. PrĂ©sent progressif de l'indicatif Le prĂ©sent progressif en français peut s'exprimer au prĂ©sent simple, ou avec l'expression ĂȘtre en train de , formĂ© avec la conjugaison au prĂ©sent du verbe ĂȘtre to be + en train de + le verbe infinitif avoir . Cependant, cette forme verbale n'est pas trĂšs couramment utilisĂ©e avec le verbe avoir dans le sens de possĂ©der quelque chose, bien qu'elle puisse ĂȘtre utilisĂ©e pour dire que l'on est en train d'avoir une discussion, d'avoir un bĂ©bĂ©, d'avoir une rĂ©vĂ©lation ou un sentiment. Par consĂ©quent, les exemples de cette section contiendront tous de telles utilisations d' avoir. Je suis en train d'avoir Je suis en train d'avoir une discussion avec mon ami. J'ai une discussion avec mon ami. Ma es en train d'avoir Tu es en train d'avoir un bĂ©bĂ©. Vous allez avoir un bĂ©bĂ©. Ils/Elles/On est en train d'avoir Elle est en train d'avoir un dĂ©bat avec sa classe. Elle a un dĂ©bat avec sa classe. Nous sommes en train d'avoir Nous sommes en train d'avoir un accident. Nous avons un accident. Vous ĂȘtes en train d'avoir Vous ĂȘtes en train d'avoir une transformation. Vous subissez une transformation. Ils/Elles sont en train d'avoir Elles sont en train d'avoir une conversation. Ils ont une conversation. Indicatif passĂ© composĂ© Le passĂ© composĂ© est une forme du passĂ© qui peut ĂȘtre traduit en anglais par le passĂ© simple ou le prĂ©sent parfait. Il est formĂ© avec le verbe auxiliaire avoir et le participe passĂ© eu prononcĂ© comme un seul son, u , comme dans tu . Notez qu'avoir est donc Ă  la fois le verbe de l'auxiliaire et du participe passĂ©, tout comme en anglais "have had". De plus, avoir au passĂ© composĂ© n'est pas couramment utilisĂ© pour le sens de possĂ©der un objet Ă  cette fin, vous utiliseriez l'imparfait, mais pour d'autres expressions utilisant avoir comme avoir une discussion, une transformation, un accident, etc. Je ai ue J'ai eu une discussion avec mon ami. J'ai eu une discussion avec mon ami. Ma comme UE Tu as eu un bĂ©bĂ©. Vous avez eu un bĂ©bĂ©. Ils/Elles/On une ue Elle a eu un dĂ©bat avec sa classe. Elle a eu un dĂ©bat avec sa classe. Nous j'ai eu Nous avons eu un accident. Nous avons eu un accident. Vous avez eu Vous avez eu une transformation. Vous avez eu une transformation. Ils/Elles ont l'ue Elles ont eu une conversation. Ils ont eu une conversation. Indicatif imparfait L' imparfait est une autre forme du passĂ©, qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour parler d'Ă©vĂ©nements en cours ou d'actions rĂ©pĂ©tĂ©es dans le passĂ©, et est gĂ©nĂ©ralement traduit en anglais par "avait" ou "avait l'habitude", mais il peut aussi ĂȘtre traduit comme le passĂ© simple "avait". Je avait J'avais une grande famille. J'avais une grande famille. Ma avait Tu avais trois soeurs. Avant, tu avais trois sƓurs. Ils/Elles/On avait Elle avait beaucoup d'amis. Elle avait beaucoup d'amis. Nous avions Nous avions une nouvelle voiture. Nous avions une nouvelle voiture. Vous prioritairement Vous avez approuvĂ© deux chiens. Vous aviez deux chiens. Ils/Elles avait Elles avaient les yeux verts. Avant, ils avaient les yeux verts. Indicatif futur simple ï»żVoici les conjugaisons du futur simple . Je aurai J'aurai une grande famille. J'aurai une grande famille. Ma auras Tu auras trois soeurs. Vous aurez trois sƓurs. Ils/Elles/On aura Elle aura beaucoup d'amis. Elle aura de nombreux amis. Nous aurons Nous aurons une nouvelle voiture. Nous aurons une nouvelle voiture. Vous aura Vous aurez deux chiens. Vous aurez deux chiens. Ils/Elles devra Elles auront les yeux verts. Ils auront les yeux verts. Futur proche Indicatif Le futur proche se forme en utilisant la conjugaison au prĂ©sent du verbe aller aller + l'infinitif avoir . Il est traduit en anglais par "going to + verb". Je vais avoir Je vais avoir une grande famille. Je vais avoir une grande famille. Ma vas avoir Tu vas avoir trois soeurs. Tu vas avoir trois sƓurs. Ils/Elles/On va avoir Elle va avoir beaucoup d'amis. Elle va avoir beaucoup d'amis. Nous allons avoir Nous allons avoir une nouvelle voiture. Nous allons avoir une nouvelle voiture. Vous allez avoir Vous allez avoir deux chiens. Vous allez avoir deux chiens. Ils/Elles vont avoir Elles vont avoir les yeux verts. Ils vont avoir les yeux verts. Conditionnel L' humeur conditionnelle peut ĂȘtre traduite en anglais par "would + verb". En français, il peut ĂȘtre utilisĂ© pour parler d'Ă©vĂ©nements hypothĂ©tiques ou possibles, pour former des clauses si ou pour exprimer des demandes polies. Je aurais J'aurais une grande famille si je pouvais. J'aurais une grande famille si je le pouvais. Ma aurais Tu aurais trois soeurs si c'Ă©tait possible. Tu aurais trois sƓurs si c'Ă©tait possible. Ils/Elles/On aurait dĂ» Elle aurait beaucoup d'amis si elle Ă©tait plus aimable. Elle aurait beaucoup d'amis si elle Ă©tait plus gentille. Nous peut-ĂȘtre Nous supposons une nouvelle voiture si nous avions d'argent. Nous aurions une nouvelle voiture si nous avions de l'argent. Vous auriez Vous auriez deux chiens, mais vos parents ne le permettent pas. Vous auriez deux chiens, mais vos parents ne le permettent pas. Ils/Elles serait Elles auraient les yeux verts si elles choisiraient. Ils auraient les yeux verts s'ils pouvaient choisir. ï»żSubjonctif prĂ©sent Le subjonctif prĂ©sent en français est utilisĂ© pour parler d'Ă©vĂ©nements incertains. Je aie Ma mĂšre souhaite que j'aie une grande famille. Ma mĂšre souhaite que j'aie une grande famille. Ma aies ChloĂ« est contente que tu aies trois soeurs. ChloĂ« est heureuse que tu aies trois sƓurs. Ils/Elles/On ait Il est important que tu aies beaucoup d'amis. Il est important que vous ayez beaucoup d'amis. Nous ayons Eric est ravi que nous ayons une nouvelle voiture. Eric est ravi que nous ayons une nouvelle voiture. Vous ayez CĂ©line vous conseille d'avoir deux chiens. CĂ©line vous informe que vous avez deux chiens. Ils/Elles aient Pierre aime qu'elles aient les yeux verts. Pierre aime qu'ils aient les yeux verts. ImpĂ©ratif Pour donner des ordres ou des commandes, vous avez besoin de l' humeur impĂ©rative . Il n'est pas trĂšs courant d'ordonner Ă  quelqu'un de possĂ©der quelque chose, mais il y a des cas dans lesquels vous utiliseriez l'impĂ©ratif avec avoir, comme lorsque vous dites Ă  quelqu'un d'avoir de la patience. Notez que les commandes nĂ©gatives sont simplement formĂ©es en plaçant ne...pas autour de la commande positive. Commandes positives Ma aĂŻe ! Aie de la patience avec les enfants ! Soyez patient avec les enfants ! Nous ayons ! Ayons confiance en nos parents ! Ayons confiance en nos parents ! Vous ayez ! Ayez de la compassion pour tous ! Ayez de la compassion pour tout le monde ! Commandes nĂ©gatives Ma n'aie pas ! N'aie pas de patience avec les enfants ! N'ayez pas de patience avec les enfants ! Nous n'ayons pas ! N'ayons pas de confiance en nos parents ! N'ayons pas confiance en nos parents ! Vous n'ayez pas ! N'ayez pas de compassion pour tous ! N'ayez pas de compassion pour tout le monde ! Participe prĂ©sent/GĂ©rondif Le participe prĂ©sent peut ĂȘtre utilisĂ© pour former le gĂ©rondif gĂ©nĂ©ralement prĂ©cĂ©dĂ© de la prĂ©position en , qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour parler d'actions simultanĂ©es. Participe prĂ©sent/GĂ©rondif de Avoir ayant Elle prend la dĂ©cision en ayant en tĂȘte les problĂšmes. -> Elle prend la dĂ©cision en ayant les problĂšmes en tĂȘte. Regarder maintenant Comment poser des questions en français Leverbe penser peut exprimer l’idĂ©e d’intention, dans la construction penser Ă  faire quelque chose.Ses Ă©quivalents sont ici songer Ă , envisager de, avoir en tĂȘte de, avoir l’intention de, compter (faire), vouloir.. Ce verbe peut aussi exprimer un jugement, en particulier quand il est suivi du mot que.Dans ce cas, il a pour synonymes considĂ©rer, estimer, juger, trouver, y01GW.
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